
Le directeur général de l’Agence pour la Couverture Maladie Universelle (ACMU) qui était en tournée dans le cadre de la vulgarisation des mutuelles de santé dans les régions de Tambacounda et Kédougou, a profité des micros tendus par les journalistes, pour répondre au secrétaire général du Sutsas qui selon lui, a fait une sortie virulente contre lui et le programme qu’il dirige. Cependant, Cheikh Mbengue soutient qu’il continuera de dénoncer la pratique malveillante de certains infirmiers et agents de la santé dont l’attitude consisterait à vendre les médicaments aux parents d’enfants âgés de moins de cinq ans.
« Tant qu’il y a des infirmiers véreux qui sapent le bon fonctionnement du programme, nous continuerons toujours à les dénoncer », martèle le directeur général de l’ACMU. Cheikh Mbengue déplore le fait qu’il y a dans les structures de santé, des professionnels de santé véreux, qui vendent les médicaments aux familles pour les enfants de 0 à 5ans alors que ces médicaments sont gratuits dans le cadre de la CMU. Mieux, renchérit Mr Mbengue, « le président de la république a débloqué d’importantes ressources pour que la tranche d’âge ciblée, bénéficie gratuitement des soins ». C’est pourquoi, poursuit-il, lui et son programme condamnent vivement le phénomène et déplorent le comportement de ces professionnels de la santé qui vise à saper le programme. « Il est inacceptable que l’Etat débloque autant de ressources pour la gratuité des soins chez les enfants et que des malintentionnés tentent de nuire à l’initiative », ajoute le directeur général de l’ACMU très en colère contre ceux-là qu’ils accusent de vendre les médicaments. C’est ce qui n’aurait pas plus au secrétaire général du Sutsas qui l’accuse de menacer les travailleurs. « Oui, nous menaçons les travailleurs véreux et magnifions par la même occasion les honnêtes travailleurs », rétorque Cheikh Mbengue sans sourcilier.
Le directeur général de l’ACMU a aussi apporté des éclaircissements quant au retard noté dans le remboursement des factures avancées par le leader du Sutsas. Selon Cheikh Mbengue, toujours sur ses grands chevaux, plus de 220 millions ont été à ce jour reçus par 6 hôpitaux, dans le cadre du remboursement de la gratuité de la césarienne. D’autres factures qui leur sont parvenus sont en train d’être payées aux ayant droit, renseigne-t-il. Mieux, poursuivra-t-il, « depuis que le budget de 17 milliards a été voté et alloué à l’ACMU, toutes les structures de santé ont été enjointes de remettre leurs factures à l’agence, pour que celles-ci soient payées. Et toutes celles qui ont présenté leurs factures avec les pièces justificatives nécessaires, ont fait l’objet de remboursement. Pour ce qui est maintenant de la gratuité des soins chez les enfants de 0-5ans, il revient aux régions médicales de faire la synthèse et d’envoyer les factures. Kolda qui est la première région à le faire a bénéficié d’un virement d’un montant de 177 millions. Sédhiou, Dakar, Kédougou seront bientôt payées. Cela signifie que les remboursements sont en train d’être faits ». Le directeur général de l’ACMU soutient que le secrétaire général du Sutsas n’est pas allé à la bonne source, sinon, il ne se lancerait jamais dans de tels errements. S’il y a des personnes qui veulent combattre la CMU, qu’elles sachent qu’elles trouveront les populations sur leur chemin, elles qui se sont déjà approprié le programme », a conclu Mr Mbengue.
Un budget de 17 milliards pour 6 mois.
« Le programme de la CMU n’est pas un programme sous-financé », précise Cheikh Mbengue. « Nous avons des ressources suffisantes », tient-il à préciser. « L’Etat nous a alloué un budget de 17 milliards pour mener à bien les activités du programme et cela, pour une durée de 6 mois », clarifie Mr Mbengue qui tient à dire que son agence est liquide avant d’ajouter « Nous ne sommes pas dans le contexte d’avant 2012 sous Wade où, il y avait des initiatives de gratuité qui n’étaient pas financées. Celles-là le sont bel et bien et les ressources sont disponibles »,.
Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /