La chambre criminelle du tribunal de grande de Tambacounda a condamné vendredi à 10 ans de travaux forcés Djibril Sow, pour le meurtre en 2013 de Bocar Diallo dans le village de Dialamakha (Dialacoto).
Le 9 mars 2013, Amadi Diallo avait signalé aux éléments de la brigade de gendarmerie de Dialacoto le décès de son jeune frère Bocar Diallo, des suites d’un coup de poignard de la part de Djibril Sow dit ‘’Pithiel’’, des faits qui se sont produits dans le village de Dialamakha.
Les gendarmes qui se sont rendus sur le terrain, ont trouvé en dessous du sein gauche de la victime, une blessure mortelle. Le certificat de genre de mort fait état d’une plaie pénétrante au cœur, occasionnée par un objet tranchant.
L’enquête leur a permis de comprendre que le meurtre a pour origine, une banale affaire de disparition d’une carte mémoire téléphonique appartenant au neveu de la victime, en l’occurrence Mamadou Bolol Diallo.
Selon le mandat de dépôt, les témoignages indiquent que Mamadou aurait suspecté ses amis Thierno Binta Sow fils du mis en cause et Bocar Sow, d’avoir volé sa carte mémoire. Amadi Diallo est allé demander aux amis de son fils de rendre la carte, en présence de Djibril Diallo.
Devant l’impasse qui s’installait, le défunt Bocar Diallo ayant rejoint son frère, lui demande de porter l’affaire à la gendarmerie.
Plus tard, alors que tout semblait rentrer dans l’ordre, Djibril Sow avait poignardé Bocar Diallo à côté de la boutique, et ce à la surprise de tous.
Interrogé après son arrestation, Djibril Sow avait reconnu les faits, tout en soutenant avoir réagi instinctivement, suite aux agissements de la victime qui l’avait interpellé et même giflé, à côté de la boutique de Youssoufa Sow.
Devant la barre de la chambre criminelle, Pithiel donne une nouvelle version, soutenant que c’est la victime armée d’un couteau, qui l’avait attaqué, empoigné, menacé et giflé.
Plusieurs témoins ont pourtant soutenu que la victime n’avait pas de couteau. Son grand frère Amadi Diallo, qui dit s’être rendu sur les lieux et avoir palpé le corps de la victime, l’épouse d’Amadi, ainsi qu’Ibrahima Diallo ont tous indiqué que Bocar n’avait aucune arme sur lui.
Devant la barre, Amadi a confirmé ses propos tenus devant les gendarmes selon lesquels il pensait que c’est parce que tout le village était venu saluer son jeune frère Bocar à sa sortie de prison, sauf Djibril Sow que leurs relations s’étaient dégradées.
Amadi a reconnu toutefois devant la chambre que jusqu’à la commission du meurtre contre son jeune frère, Pithiel n’était pas bagarreur, il était sans histoires. Ce qu’a confirmé aussi le père de la victime.
L’avocat de la défense Me Moulaye Kane a plaidé l’excuse de la provocation en faveur de son client qui a été giflé et violenté par la victime, moins âgé que lui. A titre subsidiaire, il a demandé à la juridiction de requalifier les faits de meurtre en coups et blessures ayant occasionné la mort sans intention de la donner, et de retenir contre lui une ‘’peine délictuelle et non criminelle’’.
Au cas où son client devrait être condamné, il a sollicité que lui soient accordées des circonstances atténuantes, pour que sa condamnation ne puisse pas avoir des dommages collatéraux sur son épouse et ses sept enfants. Il a souhaité que soient pris en compte les bons témoignages qui ont été faits à l’endroit de l’accusé, venant y compris du père de la victime.
Après délibérations, la chambre criminelle a condamné Djibril Sow à 10 ans de travaux forcés.
ADI/PON