La cour de la chambre criminelle de Tambacounda a fortement tapé le glaive sur la personne de Saliou Gano, accusé de viol suivi de meurtre. Elle a prononcé 20 ans de prison contre l’accusé. Le maniaque avait, en 2014, ligoté la jeune Bigué Pouye, domiciliée à Koumpentoum, avant de la malmener, violer et atrocement tuer à la fin.
Les faits
C’est le 10 décembre 2014 qu’une découverte macabre d’un corps sans vie a été faite par les populations de Koumpentoum, à quelques encablures du Pont reliant la commune au village de Koumpentoum Socé. Il s’agissait du corps d’une jeune fille, identifiée sous le nom de Bigué Pouye. Elle avait les pieds et les mains ligotés et des traces de sang étaient visibles sur son visage. Le certificat de genre de mort établit par le médecin faisait été d’une fracture du rachis cervical. Ce même certificat concluait à une mort probable par strangulation.
Les premiers renseignements faisaient éclore des soupçons sur la personne de Saliou Gano, un homme à qui la famille avait offert le gîte et qui avait disparu précipitamment. Un conducteur de moto déclarait l’avoir déposé ce jour même du crime à la sortie du village.
Le lendemain des faits, un renseignement aboutissait à la localisation de Saliou Gano au village de Nguenth Pathé, dans le Koungueul. Il sera interpellé par les gendarmes, en collaboration du chef du dit village. Soumis au feu roulant des enquêteurs, le maniaque reconnait les faits et soutenait qu’il entretenait une relation amoureuse avec la victime. Il faisait même savoir qu’il avait un projet de mariage avec la fille mais, l’avait à deux reprises, surprise, en train d’entretenir des rapports sexuels avec un autre homme. Ce qui lui avait fait mal. Il poursuit aussi que le 9 décembre, veille du crime odieux, il avait entretenu des rapports sexuels avec la fille avant de l’inviter le lendemain matin à 6 heures à la sortie du village. Venue, il lui proposa à nouveau des rapports que celle-ci refusa. Dans cette empoignade, il a poussé la fille et sa tête est allée cogner un rocher et, elle s’évanouit, expliquait-il aux gendarmes enquêteurs. Cela ne l’empêcha pas de continuer son forfait ignoble sur la fille, poursuivait-il, toujours à l’enquête préliminaire. En se réveillant, la fille a voulu pousser des cris pour ameuter les populations. Ce qui mit Saliou gano dans tous ses états au point qu’il la roua de coups de poings sur la figure, avant de lui arracher ses tresses qu’il se servit pour la museler. L’irréparable commis, il prit la fuite pour chercher refuge au village de Nguenth Pathé où il sera cueilli par les pandores et déféré au parquet. Après son face à face avec le procureur, il est remis au magistrat instructeur.
A la barre.
Présenté devant la barre de la chambre criminelle, ce 16 décembre 2016, l’accusé nie tout en bloc et refuse de reconnaitre les propos qu’il avait avancés à l’enquête préliminaire comme ceux servis au juge instructeur. « Le magistrat et les gendarmes n’ont pas écrit ce que j’ai dit », sert-il à la cour. Le jour de la mort de Bigué, je n’étais même pas à Koumpentoum. J’étais allé à Nguenth Pathé depuis le 8 décembre 2014 alors que les faits se sont produits le 10 décembre 2014. Sur tous les propos tenus au début de la procédure, il a tout nié en bloc, à la barre de la chambre criminelle. Son conseil qui a voulu le sauver en soulevant une exception de nullité ne sera pas suivi par la cour qui a décidé de vider le dossier en allant dans le fond.
Après les débats, le procureur qui dans sa plaidoirie avait requis la peine de prison à perpétuité ne sera pas suivi par la cour qui a finalement condamné Saliou Gano à une peine d’emprisonnement de 20 ans de travaux forcés. Il faut seulement rappeler que l’accusé a une fois été condamné à une peine de 15 ans de travaux forcés pour avoir tué une personne.
Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /