La production de coton a baissé de 20.000 tonnes en 2015 à 17.000, voire 16.000 tonnes en 2016, a annoncé mardi le directeur général de la Société de développement et des fibres textiles (Sodefitex), Bachir Diop.
La production a connu “un problème”, selon M. Diop, qui a relevé “des difficultés importantes” dans cette filière. Il a reçu mardi la visite du gouverneur de la région de Tambacounda, Bouya Amar, qui était à la tête d’une délégation comprenant le maire de la capitale régionale.
Le président du conseil départemental de Tambacounda, les chefs des services régionaux de l’agriculture et de l’élevage, et des responsables de projets et programmes faisaient partie de la délégation, qui a visité l’usine Joseph-Dione de la Sodefitex et la minoterie “Ceerimeen”. Le démarrage tardif et la faible quantité des pluies lors du dernier hivernage ont entraîné la baisse de la production de coton, selon Bachir Diop. En raison de la hausse des prix de l’arachide durant ces dernières années, certains producteurs de coton ont délaissé cette culture, ce qui a provoqué la baisse des surfaces emblavées cette année, a ajouté M. Diop.
L’usine de la Sodefitex, qui tourne 24 heures sur 24 pendant les pics de production, sauf les dimanches, ne fonctionne maintenant que huit heures par jour, en raison de la baisse de la quantité de coton produite en 2016, selon le chef du département industriel de la société, Bilali Bâ. Les cinq autres usines, à l’exception de celle de Vélingara (région de Kolda), qui transforme 60 % de la production cotonnière du pays, tournent également au ralenti.
Après avoir atteint sa première production record en franchissant la barre des 50.000 tonnes en 1991-1992, puis 52.000 tonnes en 2006-2007, la Sodefitex n’a pas pu atteindre la moitié de son objectif de 40.000 tonnes durant la dernière campagne agricole, selon ses responsables. L’arrêt de l’usine de Kahone (région de Kaolack) depuis quatre ans, “faute de coton”, montre à quel point la filière est en difficulté, selon Bachir Diop.
La masse salariale de la Sodefitex en 2016 s’élevait à 807 millions de francs CFA, dont 741 millions payés aux travailleurs permanents, a par ailleurs précisé son directeur général. Selon lui, l’entreprise compte plus de 1.000 emplois directs à Tambacounda, Vélingara, Kolda, Kahone et Kédougou. Bachir Diop affirme que quelque 500.000 personnes vivent de la filière coton. Ces chiffres font dire au gouverneur de la région qu’”aider la Sodefitex, c’est booster le développement de Tambacounda”. Tout comme le directeur général de l’entreprise, M. Amar a suggéré la mise en place d’une “péréquation”, qui permettrait à l’Etat d’augmenter les prix du coton pour stimuler la production, en motivant les producteurs.
Les tarifs du coton sont de 255 francs CFA, 215 ou 150 par kilogramme, selon la qualité de la graine. La Sodefitex s’est vu récemment affecter par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) un sélectionneur, qui est chargé de trouver une semence adaptée aux aléas climatiques des zones de production.
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