« La transition entre la classe de Cm2 et celle de 6ème pose souvent problème à Tambacounda, parce que les élèves, après avoir réussi à l’entrée en 6ème et au Cfee, ne veulent pas étudier dans les collèges de proximité. Ils veulent tous venir dans la commune de Tambacounda », a constaté Amadou Dia, Inspecteur de l’éducation et de la formation (Ief) de Tamba.
L’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Tambacounda a initié une rencontre pour se pencher sur la déperdition scolaire qui continue de gagner du terrain. Surtout qu’il est constaté que la transition entre les classes de Cm2 et celles de 6ème pose très souvent problème à Tambacounda. Car les élèves ne veulent pas rester dans les collèges de proximité créés par l’Etat. Certains veulent venir en ville, alors que la plupart d’entre eux ont du mal à y rester, faute de tuteur. D’ailleurs, « il y a un problème de tutorat qui se pose », a déclaré Tahirou Diakhité, président des parents d’élèves du lycée de la commune de Tambacounda.
Pour lui, il y a aussi le dépaysement dans les villes et d’autres mirages qui attirent certains élèves. « Ils déchantent vite et veulent retourner dans leurs localités, surtout s’ils sont commis à des tâches qui les empêchent d’étudier : travaux ménagers pour les filles et travaux d’intérêt familial pour les garçons, a-t-il souligné. M. Diakhité a aussi évoqué l’éloignement des écoles (plus de 7 km) des villages, auquel cas il faut marcher chaque jour ou joindre l’établissement à bicyclette.
C’est pourquoi Amadou Dia, Inspecteur de l’éducation et de la formation (Ief) de Tambacounda, a précisé que la rencontre avec les différents acteurs du système éducatif a pour objet de réfléchir sur les raisons fondamentales pour lesquelles les élèves quittent très tôt les structures scolaires pour aller faire autre chose.
« Nous nous sommes retrouvés avec les principaux des collèges, les directeurs d’écoles, les comités de gestion des établissements scolaires et les associations des parents d’élèves pour débattre de cette question », a clarifié M. Dia, soulignant la nécessité d’avoir l’avis des uns et des autres sur les modalités à mettre en place afin d’accélérer le recrutement, mais surtout le maintien des enfants à l’école.
Selon lui, il faut une réelle implication de l’ensemble de la communauté éducative pour résoudre cette lancinante question. Concernant le tutorat, il a estimé qu’« il faut des solutions opérationnelles avec tous les acteurs afin de minorer l’importance de cette question qui est en train de saper les efforts de l’Etat en matière de maintien des enfants à l’école ». Pour lui, la solution provisoire reste le maintien des élèves dans les collèges de proximité. Simplement, parce que ce sont les parents eux-mêmes qui ont tout le temps demandé la création de tel ou tel établissement scolaire dans leur localité. Cela semble paradoxal que leur enfants refusent d’étudier dans ces collèges.
Pape Demba Sidibé / www.tambacounda.info /