Interpellation d’acteurs de la société civile nigérienne, les coalitions d’Afrique Francophone de Publiez Ce Que Vous Payez dénoncent et exigent leur libération.

 

Le représentant de l’Afrique francophone au Conseil Mondial de Publiez Ce Que Vous Payez a fait face à la presse ce mercredi à Tambacounda pour dénoncer l’interpellation d’un des leurs, le nigérien Ali Idrissa, membre fondateur et membre du Conseil mondial de Publiez Ce Que Vous Payez. Ibrahima Sory Diallo laissera entendre que le combat pour le respect des libertés au Niger ne fait que commencer, d’autres actions sont envisagées pour faire entendre raison les autorités nigériennes.

Ibrahima Sory Diallo n’a vraiment pas fait dans la dentelle. Face aux journalistes ce mercredi au siège de son organisation « La Lumière », le représentant de l’Afrique francophone au Conseil Mondial de Publiez Ce Que Vous Payez a fustigé le régime du président Mahamadou Issoufou dont il dira qu’il « vient encore de s’illustrer, et de la plus ignominieuse et négative qui soit, en procédant à l’interpellation de plusieurs acteurs de la société civile Nigérienne dont nos camarades Ali Idrissa, le président du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’analyse budgétaire, (ROTAB), membre fondateur de Publiez Ce Que Vous Payez Niger et Moussa Tchangari, le Secrétaire Général de l’Association Alternative Espace Citoyen ». Il ajoutera qu’ils « sont inculpés et placés sous mandat dépôt, et aux dernières nouvelles, Ali Idrissa serait placé à la prison de Filingué située à 180 km de Niamey ».

Pour le coordonnateur de la coalition nationale Publiez Ce Que Vous Payez du Sénégal, il est étonnant et choquant que pour exprimer des idées contraires, l’on soit inquiété car, à son avis, « Ali Idrissa et ses camarades se battent contre la loi de finance 2018 qu’ils trouvent anti sociale  et contre  le bradage  de  la souveraineté nationale du Niger ». Or, toujours selon Ibrahima Sory Diallo, « l’exercice des droits individuels et collectifs est consacré par la loi fondamentale du Niger et bien d’autres instruments juridiques internationaux et régionaux ratifiés par l’Etat du Niger, Publiez Ce Que Vous Payez Afrique Francophone rappelle que les citoyens et citoyennes Nigériennes ont parfaitement le plein droit de signifier pacifiquement à leurs pouvoirs publics centraux leur opposition à toute politique de nature à impacter négativement leur vie ». C’est pourquoi, pestera M. Diallo, « Publiez Ce Que Vous Payez Afrique Francophone dénonce avec la dernière énergie ces actes récurrents et rébarbatifs d’un régime qui, à la place de la force de l’argument, utilise honteusement l’argument de la force, avec comme objectif principal de museler des contre-pouvoirs sérieux et fortement attachés aux idéaux de développement économique et social de leur pays et de l’Afrique ».

Le représentant de l’Afrique francophone au Conseil Mondial de Publiez Ce Que Vous de poursuivre, « Publiez Ce Que Vous Payez Afrique Francophone exige la libération immédiate et sans condition de son camarade Ali IDRISSA et de tous les autres acteurs de la société civile interpellés dans cette affaire ».

Ibrahima Sory Diallo conclura en ces termes, « Publiez Ce Que Vous Payez Afrique Francophone invite les organisations internationales telles que la commission des droits de l’Homme de l’ONU, l’Union Africaine, la CEDEAO et l’UEMOA à se prononcer dans les meilleurs délais sur les nombreux cas de violation des droits fondamentaux des citoyens Nigériens par le régime de Mahamadou Issoufou ».

Pour rappel, Publiez Ce Que Vous Payez est une structure mondiale de plus de 400 organisations de la société civile opérant pour la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources du secteur géo extractif. D’ailleurs elle tiendra sa prochaine assemblée mondiale au Sénégal au début de l’an prochain.

Pape Demba Sidibé / www.tambacounda.info /