Le « navétane », faut-il le rappeler, dépasse le cadre strictement sportif en ce sens qu’il est d’abord l’affaire de toute une famille, de tout un quartier, de toute une ville. Au-delà de l’aspect sportif, il offre à ses adhérents une occasion d’exhiber leur appartenance à une certaine organisation sociale et culturelle portée par tous les individus de la communauté. La pratique du football «navétane» constitue ainsi «un terrain privilégié à l’affirmation des appartenances collectives. A l’évocation du nom navétane, toutes les pensées se tournent vers le football qui reste l’activité phare de ce mouvement qui trouve sa racine dans les quartiers. En effet, les compétitions commencent au niveau de la Zone ou les ASC, réparties dans des groupes, cherchent à remporter le trophée zonal au cours d’un mini-championnat. En général, les équipes finalistes de la Zone se qualifient pour les Phases départementales avant la tenue des Phases régionales qui désignent l’équipe représentante de la Région aux Phases nationales.
Les ASC, disposant de très peu de moyens, comptent plutôt sur l’aide de mécènes pour faire face aux dépenses liées à l’achat des équipements sportifs et au regroupement des joueurs avant les matches. A ces dépenses s’ajoutent les frais d’affiliation des joueurs, les frais de transport des équipes, etc.
La plus grande majorité des joueurs ne peut malheureusement compter que sur ses propres moyens ; c’est ce qui explique la rusticité de leurs équipements sportifs.
Alors les questions que l’on se pose sont les suivantes : comment des collectivités locales de moins envergure des autres départements parviennent à libérer la subvention allouée aux ASC alors que la Commune de Goudiry traine le pied ? Se fait-il à dessein ou s’agit-il d’une volonté d’étouffer les activités de jeunesse ?
Le défaut de versement des subventions annuelles aux équipes navétanes a soulevé l’ire des responsables de la zone de Goudiry et des présidents des ASC. Très en colère, les dirigeants de ces associations sportives et culturelles ont précisé que depuis trois ans, ils n’ont reçu aucune subvention de la part du conseil municipal. Ce que ces jeunes n’ont pas encore compris, c’est que ces subventions sont votées et budgétisées chaque année par le conseil municipal.
Ils ont prévu de rencontrer l’édile local dans les prochains jours.
Boubou Barro / www.tambacounda.info /