Les jeunes de l’arrondissement de Dianké Makha (Département de Goudiry) et ceux de la commune de Sadatou (Département de Bakel) ont battu le pari de la mobilisation samedi 10 novembre 2018, lors d’une grande marche pacifique organisée à Dianké pour revendiquer des infrastructures.
La zone de Dianké et la zone de Sadatou situées toutes les deux au Sud-est de la région de Tambounda sont liées d’une part par la famille et d’autre part par le voisinage. Elles partagent les mêmes réalités sociales et les mêmes difficultés d’accès aux infrastructures socio-économiques de base.
Ces deux zones qui font cinq fois la région de Dakar, sont presque dépourvues de toutes sortes d’infrastructures.
Du temps de Maître Abdoulaye Wade, sous la demande populaire, la JICA (ONG Japonaise) avait construit et équipé un centre de Santé dans le village de Dianké. Ce qui a relevé de 2 à 15% le plateau médical. Cependant la demande sociale est très loin d’être satisfaite car la zone est immense et les autres localités n’ont presque pas accès aux soins médicaux à cause d’un déficit aigu d’infrastructures routières et sanitaires (faibles présences de postes de santé, de cases de santé et de maternité). A cela, s’ajoute un manque criard de personnel et d’équipements. Des cabinets dentaires, on n’en trouve presque pas dans cette contrée du pays. Il faut parcourir 200km sur une piste accidentée pour se soigner à Tambacounda ou à Goudiry
En période hivernale, les patients traversent de grandes difficultés pour rallier le centre de santé de Dianké ou même le centre hospilier de Tambacounda, car pas de d’ambulances encore moins de pistes de production. Cette insuffisance d’infrastructures est doublée d’un manque de réseaux de communication. Par conséquent beaucoup de femmes succombent au cours d’un accouchement ou d’une évacuation. C’est pourquoi, les femmes à terme sont conseillées de séjourner à Dianké ou à Tambacounda pendant des semaines pour suivre leurs traitements avant l’accouchement.
La SONATEL quant à elle, est consciente du phénomène, mais elle privilégie toujours les intérêts économiques basés sur les nombres d’usagers. C’est la raison pour laquelle, les passagers y parcourent plus de 60km sans aucun réseau d’un quelconque opérateur économique.
L’heure étant grave, la Nouvelle Force de Proposition a jugé nécessaire de tirer la sonnette d’alarme. Elle a organisé une marche pacifique très civilisée avec plus de responsabilités dans les artères du village de Dianké Makha, sous la présence effective des centaines de jeunes vêtus en t-shirts rouges, symbole d’un mécontentement. Ils sont venus de différentes communes sous le soutien imminent de leurs émigrés pour revendiquer leurs droits et leur appartenance à l’intégrité territoriale du pays.
On pouvait constater, dans la foule, des jeunes venus des communes de Komoti, de Dianké, de Bani Israël, de Sadatou, de Toumboura et de Dougué), devant les caméras de la TFM, avec des mêmes slogans chantés en chœurs comme suit: “nous voulons des pistes, nous voulons des postes de santé, nous voulons un hôpital, nous voulons des collèges et un lycée dignes de leurs noms, nous voulons des mares et barrages artificiels pour booster l’élevage et l’agriculture, nous voulons l’effectivité de la DER à Dianké , nous réclamons l’implication du département de Goudiry dans la matrice du PUMA….”
Interrogé par les journalistes, un expert en développement local propose un Programme Spécial pour résorber le gap dans les départements de Bakel et de Goudiry qui manquent de toutes infrastructures malgré quelques réalisations du PUDC, car la demande sociale est très forte dans ces contrée. Il préconise la réalisation d’autres routes nationales bitumées dans les deux départements comme la piste inter-départementale longue de 300km qui traverse Madina Carrefou (de Bakel RN1) – Toulékédé – Mbagnou – Sinthiou Tafsir – Sinthiou Mamadou Boubou – Goudiry – Dougué – Dieylani – Soutouta – Dianké – komoti – Goumbayel – Missirah (RN7 route de kédougou). selon lui, cette route permettra aux usagers de rallier Kédougou sans passer par Tambacounda. Il propose également le bitumage de la piste Kidira – Kéniéba – sadatou – sabadola (150km) et le bitumage de la Piste Sadatou – Dalafing – Galo – Boutoucoufra – Boutoucoufra – Dinaké Makha (120km).
“La réalisation de ces routes désenclaveront totalement les départements de Goudiry et de Bakel pour une économie rurale très positive surtout pour l’exploitation de l’or de la zone Kéniéba et du fer de la Falémé .” : nous dit l’expert.
Au terme de la marche, après quelques discours des orateurs, le coordonnateur de la Nouvelle Force de Proposition a lu devant le public le mémorandum avant de le remettre au Sous-préfet Monsieur Ndiaye qui a d’ailleurs a magnifié l’esprit citoyen et de discipline dans lequel cette marche a été organisée. Il promet de transmettre ce mémorandum aux autorités centrales et à qui de droits.
Boubacar Dembélé/ www.tambacounda.info /