D’entrée de jeu, le ministre des Forces Armées s’est voulu suffisamment explicite. « J’ai opéré le plaidoyer auprès de mon collègue de la Santé qui n’a ménagé aucun effort pour offrir une ambulance au centre hospitalier régional de Tambacounda », a asséné Me Sidiki Kaba. Cette ambulance de dernière génération viendra factoriser les souffrances des populations de Tambacounda dont certaines sont toujours malheureusement soumises aux rigueurs des longues et par moments périlleuses évacuations.
Cette ambulance était le prolongement d’un besoin de vivre, du moins au plan théorique. Me Sidiki Kaba a porté « le combat », il a gagné la bataille, son collègue Abdoulaye Diouf Sarr en charge de la santé et de l’Action Sociale n’a pas tardé à réagir. Le tour est joué. Des populations de Tambacounda ont apprécié. Elles ont même chanté et dansé. La représentante du maire, Racky Bâ, le secrétaire général du Conseil départemental au nom du prédisent Mamadou Kassé dont la réactivité en sa qualité de président du Conseil d’administration de l’établissement hospitalier fut magnifié par Me Sidiki Kaba, tout comme la volonté affichée par le nouvel édile de Tambacounda, Papa Banda Dièye, de faire bouger les lignes. La Directrice du centre hospitalier régional, le chef de l’exécutif régional, tous ont magnifié ce geste, même si la directrice est revenue dans son speech sur la lancinante problématique du manque de spécialistes à Tambacounda.
Des spécialistes, encore des spécialistes, toujours des spécialistes !
Il est difficilement admissible que depuis des lustres, des médecins spécialistes rechignent à rester à Tambacounda. Une source digne de foi nous confiera que ceux d’entre eux qui arrivent, ne le feraient que dans le cadre de leur stage rural, pour 6 mois. Qu’on fait les populations de Tambacounda pour mériter un tel sort ? Est-il réellement compliqué pour les pouvoirs publics centraux de trouver des médecins spécialistes pour s’occuper de nous et de nos familles ? Comment peuvent-ils chantonner sous tous les toits leur concepts d’émergence alors que des milliers et des milliers d’habitants de cette région peinent à se soigner comme il se doit, à accéder à l’eau potable, à aller à l’école ou à se mettre quelque chose sous la dent ? Pourquoi cette discrimination en faveur des médecins formés par l’argent du contribuable, et qui préfèrent démissionner une fois qu’ils sont affectés dans la région naturelle du Sénégal Oriental alors que le policier, l’infirmier, le garde-faune, l’enseignant, l’agronome exercent dans les contrées les plus reculées du pays et personne ne les entend « gémir ». Pourquoi des spécialistes fils de cette région, (Allah sait qu’il y en a) « fuient » leur terroir ? Que signifie le fait de doter des structures de santé de moindre standing comme le poste des Maristes et le centre de santé Gaspard Camara de spécialistes alors que l’Etablissement Public de Santé de niveau 2 de Tambacounda n’en dispose guère ?
Comment peut-on espérer voir sortir de terre un Etablissement de niveau 3 tant mérité pour plusieurs raisons, alors que celui de niveau 2 peine à épouser les contours d’une structure de ce calibre ?
Boubacar D TAMBA