Biennale des Arts de Dakar, le plasticien Tambacoundois Ousmane Dia parmi les artistes invités.

 

Jusqu’où va l’étendue de l’imagination créatrice du plasticien Tambacoundois Ousmane Dia ? La question est sur toutes les lèvres et peine à trouver une réponse. En tous cas, son talent fou, vite détecté par le directeur artistique de la 14e de la biennale de Dakar, a milité en sa faveur pour qu’il puisse figurer parmi les artistes invités de cet évènement culturel majeur en Afrique.

Deux œuvres majeures de l’artiste Ousmane Dia, « 343 » et « Ni Barça Ni Barsak » seront présentées au public dans le cadre de la 14e édition de la biennale des Arts de Dakar. L’une le sera dans le cadre du projet dénommé « DOXANTU » et la seconde figurera dans le projet spécial. Toutes ces deux œuvres seront exposées dans l’enceinte de l’université Cheikh Anta Diop devant la bibliothèque universitaire et l’autre sur le rond-point menant la faculté de droit du côté du rectorat.

Ni Barça Ni Barsak

Ni Barça Ni Barsak, une sculpture monumentale de 6,25 m de hauteur, « est un doigt pointé. Plutôt deux doigts pointés par deux personnages (un adulte et un enfant) qui semblent être les plus éloignés de l’eau dans l’esquif qui sombre. L’un indexe l’Occident. L’autre, l’Afrique » a écrit Massamba Mbaye, critique d’art sénégalais, commissaire du pavillon sénégalais. Le distingué critique ajoute, « la vie se dérobe sous les pieds des naufragés. Sauf miracle, ils iront paver les fonds marins de l’attelle gigantesque d’ossements de cette partie de l’Atlantique. Sur un autre axe et du 15 e au 19 e siècle, un autre interminable et insoutenable pavé d’ossements a jalonné les chemins de l’esclavage de l’Atlantique aux Amériques. »

Pour Massamba Mbaye, « Ousmane Dia remet en selle toutes ces perspectives en martelant le fer ». Une belle et opportune façon pour le plasticien sénégalais, Ousmane Dia, selon toujours M. Mbaye de dire « non !» et de ne guère se limiter là en pointant « du doigt la responsabilité de nos dirigeants complexés, incapables de mettre en place des projets de développement pour maintenir les jeunes sur le sol africain avec tout ce que nous avons comme ressources et compétences ».

Massamba Mbaye de conclure, « il nous faudra, avec lucidité, politiquement, économiquement, historiquement, socialement accompagner ce « non !» au retentissement ferrugineux » !

« 324 »

« Cette œuvre se présente comme un coup de poing pacifique assené au visiteur de l’exposition. Le dialogue direct et simple interpelle le spectateur dès son entrée dans l’espace consacré uniquement au travail d’Ousmane Dia.  Cette installation est constituée par une foule de 343 personnages sculptés qui font face, de façon concentrique, au visiteur.

343, titre de l’œuvre exposée et résultat de l’opération 7 x 7 x 7, est un symbole de l’infini dans l’histoire de l’humanité.

On ne peut échapper à tous ces regards de personnages minimalistes, stylisés en métal rouillé avec la fameuse finition « en chaise » explique André William Blandenier, designer à Genève. Il poursuit, « Le message est simple et son évidence percutante. La genèse de cette installation 343 présentée à Dakar pourrait se situer en plein centre de Calcutta, dans les favelas de Rio ou à Paris en banlieue nord, ou encore sur la Place des Nations à Genève devant l’entrée de l’ONU. Le visiteur ne peut échapper à cette scénographie qui l’invite à se promener parmi cette foule assise et à méditer avec ses propres « Pourquoi ?», ses « Que faire ?» ou ses « Quelle solution ?»

A coup sûr, Ousmane Dia, artiste plasticien, médiateur et gestionnaire Culturel à Genève sera l’une des attractions de cette biennale de Dakar. Le vernissage de son exposition se tiendra le 18 mai prochain dans l’enceinte de l’Université Cheikh Anta Diop, et d’éminentes personnalités y sont attendues.

Rassemblés par Boubacar Dembo TAMBA.