Moscou: Poutine avertit de «problèmes» avec la Finlande dans l’OTAN

 

 

Le président russe Vladimir Poutine a prévenu que l’entrée de la Finlande dans l’OTAN cette année allait créer des «problèmes» là où il n’y «en avait pas» auparavant et annoncé en réponse un renforcement militaire dans le nord-ouest de la Russie.

«Il n’y avait aucun problème là-bas, mais il y en aura maintenant, car nous allons créer le district militaire de Léningrad et y concentrer un certain nombre d’unités», a-t-il déclaré à un journaliste de la télévision publique dans un entretien diffusé dimanche où il accuse les Occidentaux d’avoir «entraîné la Finlande dans l’Otan».

Relations détériorées entre voisins

Les relations entre les deux voisins, qui partagent une frontière longue de 1340 kilomètres, se sont considérablement détériorées depuis février 2022 et l’offensive russe en Ukraine, une attaque qui a conduit la Finlande, inquiète pour sa sécurité, à rejoindre l’Otan en avril 2023. «Ils (ndlr: l’Occident) ont entraîné la Finlande dans l’OTAN. Avions-nous des différends avec eux? Tous les différends, y compris ceux territoriaux du milieu du XXe siècle, sont réglés de longue date», a déclaré M. Poutine.

Ses déclarations interviennent alors que la Finlande a annoncé jeudi fermer de nouveau l’intégralité de sa frontière avec la Russie, quelques heures après avoir rouvert deux postes-frontières, accusant Moscou d’orchestrer une crise migratoire. Cette décision sera effective à partir de vendredi 20 h 00 (18 h 00 GMT) et jusqu’au 14 janvier, selon la ministre finlandaise de l’Intérieur Mari Rantanen. Helsinki accuse Moscou de délibérément laisser passer ces migrants, dénonçant une «attaque hybride» visant à déstabiliser la Finlande. Des accusations rejetées par le Kremlin. Moscou avait promis de prendre des «contre-mesures» après l’adhésion de la Finlande à l’Otan.

«Aucun intérêt» à combattre des pays de l’OTAN

M. Poutine a ajouté que la Russie n’avait aucune raison d’être en guerre avec des pays de l’OTAN, alors que le président américain Joe Biden a évoqué début décembre l’hypothèse d’une attaque russe contre un pays membre de l’organisation. Prévenant qu’un arrêt de l’aide américaine à Kiev serait «le plus beau cadeau» à faire à M. Poutine, M. Biden avait averti que le président russe «ne s’arrêtera pas» à l’Ukraine. Les dirigeants américains «diabolisent la Russie», avait rétorqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Pour M. Poutine, «il s’agit d’une rhétorique pour justifier une politique erronée envers la Russie». Moscou n’a «aucun intérêt – que ce soit en termes géopolitiques, économiques ou militaires – à combattre des pays de l’OTAN», a assuré M. Poutine.

L’offensive russe lancée en février 2022 en Ukraine a réveillé des craintes au sein de l’OTAN pour son flanc oriental. Jeudi, le secrétaire général de l’alliance atlantique Jens Stoltenberg a estimé que «si Poutine gagne en Ukraine, il y a un risque réel que son agression ne s’arrête pas là».

(AFP)