Kédougou: KMTS, un modèle achevé de l’initiative privée.

 

 

Maciré Bâ, le petit fils, a réussi la prouesse d’inscrire Kedougou Mining Transports Services dans l’ADN du mythique village de Samécouta. La seule évocation de ce nom pouvait seulement faire penser à l’un des lycées de Kédougou, mais aujourd’hui, force est de reconnaître que ce jeune entrepreneur est entrain d’écrire une belle page d’histoire de Samécouta et de la région de Kédougou.

Kedougou Mining Transports Services, (KMTS) a pignon sur rue dans la région de Kédougou et dans le village de Samécouta où l’entreprise a installé ses quartiers. Avec un « board » 100% issu de la contrée, Maciré Bâ, l’initiateur et patron, Bafodé Dansokho le chef de projet, Saïbou Guirassy le sur intendant en charge de l’administration et des relations communautaires, Gaye Guirassy le sur intendant chargé des ressources humaines et Mme Fatoumata Diaby la directrice de la comptabilité, KMTS, une entreprise individuelle ayant évolué en une SARL, (Société Anonyme à Responsabilité Limitée) officie dans le transport du minerai, l’excavation, la construction d’infrastructures telles que les pistes de liaison entre les mines et les usines et aussi dans la machinerie agricole avec des engins destinés au défrichage et au labour.

30 employés s’activent dans cette entreprise dont la base vie est en pleine construction avec un bâtiment administratif, un réfectoire et une mosquée (le Diakhanké ne badine guère avec la religion).

Maciré Bâ, une jeune débordant d’imagination créatrice et endurant

Il a fait ses classes, au primaire comme au moyen dans son Samécouta natal avant de fréquenter le groupe scolaire Afia de Kédougou et la faculté de droit de l’université Cheikh Anta Diop. Maciré a intégré les mines de Sabodala et de Mako avant de s’expatrier au Mali avec Jonction Control Mining, (JMC) pour le compte de la SMK, (Société des Mines de Koroma). Il devient là-bas le régional (Mali, Burkina, Côte d’Ivoire et Guinée) en charge des opérations minières.

En 2022, Maciré Bâ décide de rentrer au bercail pour capitaliser son expérience au profit de son pays et de sa contrée. Cet ingénieur minier décide de balayer des idées caricaturales présentant des jeunes de Kédougou comme « sans ambition » et de mettre à profit les opportunités offertes par la loi sur le contenu local dans le secteur minier, loi qu’il apprécie à sa juste valeur mais dont il exprime une crainte, celle d’être expert en législation au Sénégal et de ne jamais mettre en œuvre ou suivre l’exécution correcte des lois.

Des mesures d’accompagnement qui font défaut.

Exceptée la formation offerte par 3FPT à certains de ses agents en conduite d’engins lourds, aucun mécanisme de financement mis en place par la puissance publique n’a daigné mettre une bille pour accompagner cette jeune entreprise dynamique. Ni l’Adepme, encore moins la DER/FJ et les banques de la place n’ont cru en son projet qui, pourtant, lentement certes mais très sûrement, marque son territoire. « Nous nous débrouillons avec nos marchés comme ceux donnés par Endeavour pour fonctionner. Nous dormons du sommeil des justes pour n’avoir contracté aucune dette et nous remercions 3 FPT », nous a-t-il confié.

KMTS détient ses propres machines, l’entreprise vient de payer un séjour de deux semaines au Qatar pour ses employés, histoire de peaufiner leur savoir faire dans le génie civil.

KMTS s’investit également dans le social en proposant aux agriculteurs leurs machines pour le défrichage des champs et le labour.

Des langues commencent à se délier pour mettre en relief ce bel exemple d’entrepreneuriat.

Boubacar D TAMBA