Le suspect du triple meurtre d’un gérant d’épicerie et de deux femmes de sa famille, le week-end dernier à Cayenne, en Guyane française, a été arrêté à son arrivée en Chine, pays dont il est ressortissant, a-t-on appris mardi.
L’homme et les deux femmes avaient été découverts morts, égorgés, dans la nuit de vendredi à samedi, dans un logement attenant au petit commerce du centre-ville que l’épicier gérait dans le chef-lieu de la Guyane.
Le principal suspect du triple homicide du 20 janvier, à Cayenne, a été arrêté à Pékin. Une longue chaine judiciaire et diplomatique se met désormais en place pour décider du sort de l'homme de 40 ans. https://t.co/E9Cnd2rtpi
— France-Guyane (@franceguyane) January 23, 2024
Le suspect, identifié grâce aux caméras de surveillance du commerce, a été arrêté par les autorités chinoises à son arrivée à l’aéroport à Pékin, a déclaré Yves Le Clair, le procureur de la République de Cayenne. «La Chine n’extrade pas ses ressortissants», a-t-il précisé, expliquant que son retour en Guyane relèverait désormais de la «diplomatie judiciaire».
Suriname, Pays-Bas et Chine
S’appuyant sur l’examen du médecin légiste, le procureur avait plus tôt précisé que l’individu «aurait agi seul» et que les trois victimes ont été tuées avec la même arme blanche. L’auteur a ensuite pris la fuite vers le Suriname voisin, dont la frontière se trouve à environ 250 kilomètres de Cayenne, puis pris un vol en direction des Pays-Bas, dimanche, avant un ultime avion vers la Chine.
Aucune piste n’est privilégiée pour l’instant. Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte et un mandat d’arrêt international avait été lancé.
«La Chine n’extrade pas ses ressortissants. Son retour en Guyane relèverait désormais de la diplomatie judiciaire.»
Selon la police judiciaire de Cayenne, les victimes sont un homme né en 1961, gérant du commerce, sa sœur, née en 1966, et une jeune femme de leur famille, née en 2004. Les commerçants étaient «d’origine asiatique», selon les pompiers.
En Guyane, de nombreuses épiceries de quartier sont tenues par des commerçants d’origine asiatique, et fréquemment la cible de violences. En août 2022, l’un d’eux avait été tué dans son commerce lors d’une fusillade à la suite d’un braquage.