L’Afrique du Sud a annoncé mardi avoir déposé un nouveau recours auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l’ONU afin qu’elle examine en urgence l’annonce par Israël d’une prochaine offensive militaire sur Rafah et s’oppose si nécessaire à « une nouvelle violation des droits ».
Pour l’Afrique du Sud, les derniers développements dans la bande de Gaza et la menace d’une opération massive sur Rafah sont en contradiction avec les mesures conservatoires décidées par la Cour, et avec la Convention sur le génocide ratifiée par Israël, pointe notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment ordonné à son armée de préparer une offensive sur Rafah, dernier refuge pour 1,4 million de Palestiniens, selon l’ONU, soit plus de la moitié de la population totale de la bande de Gaza, la plupart ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois. La pression internationale s’est depuis intensifiée pour un accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
Pretoria avait déjà déposé une première plainte devant la plus haute cour de l’ONU, pour lui demander de statuer sur de possibles actes de génocide. La décision pourrait ne pas être connue avant des années, mais la Cour avait exigé à Tel-Aviv, le mois dernier, de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir de tels actes.
Risque d’intensification « des massacres »
Pretoria a déclaré avoir déposé un recours en urgence lundi auprès de la CIJ, qui siège à La Haye. Désormais, la présidence sud-africaine met l’accent sur le risque de voir une intensification « des massacres, blessés et destructions à grande échelle » et espère que les juges prendront de nouvelles mesures d’urgence. Selon le gouvernement sud-africain, cela « constituerait une violation grave et irréparable de la Convention sur le génocide ». « L’Afrique du Sud a confiance dans le fait que ce sujet sera traité avec l’urgence nécessaire au vu du nombre quotidien de tués à Gaza », ajoute Pretoria.
Cependant, bien que les décisions de la Cour soient contraignantes, elles ne possèdent pas de moyens coercitifs, et de possibles sanctions du Conseil de Sécurité de l’ONU pourraient être bloquées par les États-Unis.
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