iGFM (Dakar) La Cour pénale internationale dit avoir “des motifs raisonnables de croire” que le Premier ministre israélien et le ministre de la Défense “portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre humanité” commis dans la bande de Gaza.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé ce lundi 20 mai des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et des dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis dans la bande de Gaza.
Une première version de cet article affirmait par erreur, sur la base de l’AFP, que la CPI avait émis un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu. L’AFP a depuis corrigé pour préciser qu’il s’agissait d’une demande du procureur.
Karim Khan a indiqué dans un communiqué qu’il demandait des mandats d’arrêt contre Netanyahu et le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant pour des crimes tels que “le fait d’affamer délibérément des civils”, “homicide intentionnel” et “extermination et/ou meurtre”.
“Sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par mon bureau, j’ai des motifs raisonnables de croire que Benjamin Netanyahu, le Premier ministre d’Israël, et Yoav Gallant, le ministre de la Défense d’Israël, portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre humanité commis sur le territoire de l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) à partir du 8 octobre 2023 au moins”, a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.
“Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis”, a écrit Karim Khan.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a dénoncé une “décision scandaleuse” du procureur et “un déshonneur historique” pour la cour basée à La Haye. Interrogé le 30 avril dernier sur la possibilité qu’un mandat d’arrêt soit émis contre lui, le Premier ministre israélien avait déclaré “qu’aucune décision, que ce soit à La Haye ou ailleurs, ne portera atteinte en aucune manière à notre détermination d’atteindre tous les objectifs de la guerre”.
Le Hamas accusé “d’extermination” et “viol”
Des mandats d’arrêt ont aussi été demandés contre Yahya Sinouar, chef du Hamas dans la bande de Gaza, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, chef de la branche armée du Hamas et Ismail Haniyeh, chef de la branche politique du mouvement “pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis sur le territoire d’Israël et dans l’État de Palestine (dans la bande de Gaza) depuis le 7 octobre 2023 au moins”.
Les accusations portées contre eux incluent “l’extermination”, le “meurtre”, la “prise d’otages”, le “viol et autres formes de violence sexuelle”, et la “torture”.
“Mon bureau fait observer qu’il y a des motifs raisonnables de penser que leur responsabilité pénale (…) est engagée pour le meurtre de centaines de civils israéliens lors d’attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas (…) ainsi que d’autres groupes armés et pour l’enlèvement d’au moins 245 otages”, note le procureur de la CPI, ajoutant que certains crimes “continuent d’être commis”.
Avec BFMTV