Adieu Samba Coumba, la « flûte enchantée » du Sénégal Oriental.

Il était un homme très cultivé et qui avait toujours une anecdote à raconter. Je pouvais rester des heures à l’écouter, l’homme la voix grave et suave et aux envolées poétiques rarement égalables.

J’aimais aussi parler politique avec toi, quand je t’expliquais ma manière de voir les choses tu ne me contredisais jamais, à travers tes mots tu m’amenais juste à voir les choses d’une autre manière. Quel philosophe ! Quelle largeur de vue ! Quelle générosité !

En effet, El Hadj Samba Coumba Bâ savait manier les mots aussi bien qu’il savait manier un bol de lait, toute la région naturelle du Sénégal Oriental dont il était l’un des traits de caractère spécifique, le sait.

Je l’aimais pour ça, il était drôle et je sais qu’en disant cela, vous avez tous en tête au moins une belle blague qu’il vous a faite. J’aurais des centaines de choses à vous raconter pour vous dire combien je l’adorais.

Tu étais toujours là pour les cérémonies religieuses, coutumières, administratives voire politiques, et heureusement d’ailleurs parce que c’était plus simple et moins bruyant quand c’était lui.
Grâce à mon père et à toi, j’ai appris et compris qu’il ne fallait jamais se moquer d’une personne, parce que nous sommes toujours “le con de quelqu’un”. Mon père et toi m’ont aussi appris que toutes les personnes, même avec les avis les plus extrêmes, méritent d’être écoutées, et que peu importe notre culture, nos croyances, ou nos origines nous sommes tous égaux.

Tu étais un grand homme, El Hadj Samba Coumba Bâ, que je suis fier d’avoir comme guide et ami, ta grande ouverture d’esprit et ton humour manquerons à tout le monde, et me manque déjà beaucoup. Je n’ai pas ton talent pour parler mais j’ai fait ce que j’ai pu, écrire ces quelques mots.

Je t’aime El Hadj Samba Coumba Bâ et je ne t’oublierai jamais. Que les portes du paradis te soient grandement ouvertes.

Ton fils, grand ami et confrère

Boubacar D TAMBA.