Kidira, 28 août (APS) – Les habitants de Kidira, une ville de la région de Tambacounda, à l’Est du Sénégal, tentent de reprendre une vie normale avec le retrait progressif des eaux de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal, dont le débordement, la semaine dernière, a inondé plusieurs maisons ainsi que des champs en cette période d’hivernage, plongeant les sinistrés dans la détresse.
En ce début de matinée du mardi, le tronçon routier de la route nationale reliant Tamba à Kidira a repris son trafic. Les véhicules, charrettes et piétons circulent normalement. Par contre, au quartier Pont, l’un des endroits impactés par les inondations, difficile d’y trouver un interlocuteur. Les maisons sont vides . “Les occupants sont tous partis”, nous signale un vendeur de téléphones installé prés de la route nationale.
Des maisons sont encore inondées. Dans d’autres sites les stigmates de la furie des eaux sont toujours visibles.
“A chaque fois que la pluie est abondante, nous sommes confrontés à cette situation. On l’a vécu en 2011 et en 2018”, dit Amadou Bathily, délégué du quartier Pont.
Trouvé dans son périmètre maraîcher au sud de Kidira, Bathily est toujours peiné par la situation dans son quartier où plusieurs maisons sont inondées.
“Il y a une trentaine de maisons qui sont inondées au quartier Pont”, confie t-il, soulignant avoir hébergé chez lui deux familles touchées par le débordement de la Falémé.
Selon lui, malgré la gravité de la situation, les impactés n’ont jusqu’à présent reçu ni aide ni appui de la part des autorités. ”Les sinistrés se débrouillent pour réparer les dégâts”, dit Amadou Bathily tout en plaidant pour la désinfection des maisons inondées en vue de faciliter le retour des occupants et les protéger ainsi contre les maladies.
Vêtu d’une chemise jaune, chapeau marron sur la tête, Amadou Sy tient un atelier de lavage sous un hangar en bois au bord de la route nationale au quartier Allahina.
Trouvé assis sur un banc, le regard impuissant, il vient chaque matin constater les dégâts sur son lieu de travail.
“Depuis jeudi on n’a pas travaillé. J’avais deux machines pour le lavage l’une est gâtée par l’eau. Mon hangar aussi a été emporté par l’eau”, se désole M. Sy, appelant les autorités à l’aide.
Des périmètres maraîchers engloutis par les eaux
Au champ maraîcher situé à environ un kilomètre de Kidira, plusieurs périmètres sont engloutis par les eaux. Les semis de piment, gombo, aubergines qui étaient en période de floraison sont tous détruits.
“Pour mon périmètre, une cinquantaine de planches de piment et d’aubergine qui commençaient à produire sont détruits”, informe Amadou Bathily.
“Le maraîchage, c’est de l’argent avec des crédits au niveau des banques. Depuis le début j’ai dépensé environ un million, et il n’y aura pas de récoltes. C’est pratiquement fini cette partie”, dit-il.
À quelques mètres de lui, le périmètre de Ibrahima Guissé est aussi sens dessus dessous à cause de l’eau. Venu avec son fils, il tient entre ses mains une calebasse remplie de grains de maïs pour, dit-il, remplacer le piment.
“Nos productions de piment en état de floraison sont envahies par les eaux. Avec le retrait partiel des eaux, je suis revenu semer le maïs sur les périmètres inondés pour espérer avoir quelque chose”, explique Ibrahima Guissé, précisant avoir loué le périmètre.
Le Secrétaire municipal de la mairie de Kidira, Ibrahima Fadé, a pour sa part appelé les autorités à venir en aide aux sinistrés.
“Il y a que des jeunes qui s’activent dans la culture du piment actuellement à Kidira. Ils ont décidé de rester au pays et participer au développement du Sénégal. Nous demandons à l’État de les soutenir”, a t-il plaidé.