En Guinée Bissau, la Commission permanente du Parlement a débattu hier vendredi de la situation à la Cour suprême du pays, malgré les “menaces” du président Umaro Embalo. En effet, le chef de l’Etat avait interdit aux députés et à leur chef de se pencher sur la question, ajoutant qu’il y aurait des conséquences si le Parlement passait outre ses injonctions.
« Si Domingos Simoes Pereira insiste, il ne sera plus président de l’Assemblée demain »
« Le président de l’Assemblée (nationale populaire), je pense qu’il va reconsidérer sa position, je pense même que l’Assemblée dans son ensemble ne peut pas parler d’un autre organe souverain, qui est un organe qui n’a aucun lien avec l’Assemblée. Si cela se produit, il y aura des conséquences directes et il n’y aura même pas de réunion du comité permanent. Si cela se produit, le président de l’Assemblée subira des conséquences directes, lui et toutes les personnes présentes à cette réunion…Ils doivent immédiatement retirer ce point de l’ordre du jour. Si Domingos Simoes Pereira insiste, il ne sera plus président de l’Assemblée demain. Il n’y remettra jamais les pieds. S’il le fait ce sera un coup d’État » avait prévenu le dirigeant bissau-guinéen, jeudi.
Après le vote à l’unanimité des députés de la résolution débattant entre autres de la situation à la Cour suprême du pays, le président Pereira a déclaré qu’il était calme, persuadé d’avoir respecté la Constitution du pays. « Il n’y a pas ici l’intention d’usurper les pouvoirs (d’un autre organe souverain comme le dit le Président). Il y a seulement l’intention de restaurer la normalité au sein de la Cour Suprême de Justice, ce qui profitera au Président de la République, à tous les organes souverains et à tous les citoyens guinéens » a défendu Domingos Simoes Pereira.
Trouver des formules « pour le rétablissement de la normalité » dans cette institution
La Cour suprême fonctionne actuellement avec 5 de ses 11 juges. Le quorum n’étant pas atteint, elle est incapable de convoquer une session plénière. La Ligue guinéenne des droits de l’homme accuse le président de l’institution, le juge- conseiller Lima André, d’avoir ordonné la suspension, la révocation ou la mise à la retraite de plusieurs juges de la haute juridiction.
Hier vendredi, les députés ont discuté de la création d’une commission qui devra contacter la Cour suprême de justice afin de trouver des formules « pour le rétablissement de la normalité » dans cette institution.
Le président Embalo est actuellement à New York pour assister à l’Assemblée générale des Nations Unies. Il n’a pas encore réagi.