La vague meurtrière des personnes décidées à quitter le pays, contre vents et marées, continue de plus belle. Après le drame noté à Mbour, il y a quelques semaines et qui a ému plus d’un, voilà que le Boundou est encore touché. Plus de 50 morts ont été annoncés dans le département de Goudiry, après un départ de migrants vers les cotes mauritaniennes. D’aucuns parlent de près dune centaine de morts. Tous, des candidats à l’émigration clandestine. Ce qui fait que l’ancien royaume du Boundou est fortement touché. Plusieurs de ses enfants sont engloutis dans les eaux.
Si les vagues continuent toujours d’engloutir des vies, cela ne décourage pas pour autant les jeunes. Après le drame de Mbour qui a enregistré plusieurs pertes en vie humaine, Goudiry, à l’est du Sénégal, est aujourd’hui touché. Plusieurs de ses fils et filles sont morts noyés dans les eaux mauritaniennes. ” C’est plusieurs vies qui sont restées englouties dans les eaux “, a témoigné, un jeune du département. Des langues déliées parlent de près d’une centaine de morts. Il y avait 2 embarcations, explique-t-on dans la contrée. Chacune avait a son bord au minimum 80 personnes. Selon toujours les informations, ils étaient tous candidats à l’émigration clandestine en partance pour l’Europe. C’est au niveau de la Mauritanie que leur embarcation aurait chaviré. Le département est une zone de départ massif à l’émigration clandestine, depuis plusieurs années. Plusieurs localités dans le département sont touchées par le drame. Selon toujours les mêmes informations, de Diankemakhan à Goumbayel en passant par Gouta et Kothié jusqu’à Dougué, entre autres villages, toutes ces contrées ont vu leurs fils périr dans le large. Ils sont plus d’une centaine, susurre-t-on dans la capitale départementale.
De quoi, fulminer les jeunes, ” Nous ne pouvons plus continuer de voir nos frères mourir dans les océans “. D’ailleurs, ils promettent de battre le macadam, ce 8 octobre pour, disent-ils, exiger l’arrêt de cette pratique meurtrière.
Dans ce département, a fulminé, un jeune qui a requis l’anonymat pour donner sa position, il n’y a rien pour retenir les jeunes. Raison pour laquelle, quoiqu’il advienne, ils vont continuer de prendre le large dans l’espoir d’un meilleur salut. Nous avions fondé un grand espoir sur le domaine agricole communautaire ( Dac ), annoncé. Malheureusement, il ne verra pas le jour. Voilà ce qui pouvait retenir les jeunes dans le terroir, a soutenu, le jeune. Les nouvelles autorités doivent tout faire pour réaliser le Dac de Goudiry. Sans quoi, prévient-il, la vague meurtrière va se poursuivre de plus belle. Il n’y a aucune usine, aucune entreprise à même de pouvoir offrir un emploi aux jeunes. Le seul salut réside dans l’émigration, a soutenu, atterré, notre interlocuteur. ” S’il n’y a pas de boulot proposé, c’est normal que les jeunes aillent le chercher ailleurs, au prix de leurs vies “, a martelé, le jeune. Appelant de toutes ses forces les nouvelles autorités à faire sienne la problématique. En attendant, les familles retiennent leurs souffles car, le nombre de morts reste encore indéterminé. Le Boundou est touché.
Par Abdoulaye Fall