Tambacounda : après les dégâts du fleuve Sénégal à l’est, la Gambie aussi crée l’horreur à Koar et à Saal.

 

 

C’est vraiment la désolation chez les populations riveraines des fleuves, ces derniers temps. Après la sortie du fleuve Sénégal de son lit pour semer le chaos à Bakel au niveau des communes de Balou, de Diawara, de Aroundou et autres localités. Voilà que la Gambie lui emboite le pas. Lui aussi est sorti de son lit. Les villages de Koar et de Saal sont les plus touchés jusque-là. Les habitations, l’école, les plantations de bananes, tout est dans les eaux. Pis, nous a témoigné, le directeur de l’école de koar, le pont qui relie les villages à Gouloumbou, le seul point de passage, est coupé par les eaux. De quoi davantage compliqué la situation.

Au moment où Balou, Diawara, Dembancané, Aroundou et autres Yafera crient encore leur désolation, voilà que le fleuve Gambie sort de son lit. Il a causé beaucoup de dégâts. Allongeant la liste des sinistrés. Les populations de Koar et de Saal sont elles aussi touchées. La crue est passée par là.

L’école n’a pas épargnée à la furie dévastatrice des eaux. L’établissement est tout inondé. La cour, les salles, les abords, tout est dans l’eau, a laissé entendre, le directeur. Lassana keita d’affirmer, même nos logements sont dans les eaux. Et pourtant, précise, l’enseignant en chef dans le village de koar, ” nous sommes situés à plus de 2km du fleuve “. Ce qui témoigne de la force des eaux. L’établissement est aujourd’hui impraticable, réitère, M. Keita. C’est pourquoi, soutient-il, nous avons demandé aux parents d’élèves de retenir leurs enfants et de bien veiller à leur surveillance. Car, la situation est intenable. Nous allons aussi rendre compte à la hiérarchie des mesures adoptées et des directives données. Aux collègues, j’ai demandé de quitter les logements qui prennent de l’eau de tous bords.

Le pont a cédé 

Un malheur ne vient jamais seul, disait l’adage. Après l’école, le pont qui relie les villages de Koar et Saal à Gouloumbou, a aussi cédé. Il est aujourd’hui sous les eaux. Ce qui fait qu’il n’y a plus d’accès dans ces contrées. Aujourd’hui, pour traverser, raconte, le directeur d’école, il faut prendre les pirogues conduites par les Thioubalos. Seuls moyens pour traverser malgré les risques. J’ai vu des gens monter dans les pirogues avec leurs motos. C’est trop risqué, a soutenu, l’enseignant. ” Moi, je préfère faire le détour dans la brousse pour sortir. Monter dans les pirogues avec les motos est trop risqué. Nous vivons une véritable galère, s’est fendu, M. Keita. Appelant toujours ses collègues à la vigilance et à la prudence.

Les bananeraies submergées. 

Les conséquences de la montée des eaux ne seront pas seulement notées du côté de l’école et des habitations. Les plantations de bananes sont encore touchées. L’eau a tout emporté. Actuellement, tout est est dans les eaux “, c’est fendu, un producteur. Depuis 2003, une telle crue n’a pas été notée. Les champs, les maisons, l’école, la route, tout est inondé. Nous sommes vraiment très fatigués, s’enrage-t-il. Les populations sont ahuries et très inquiètes. L’Etat est appelé à réagir en toute urgence sans quoi, l’irréparable pourrait se produire. Les producteurs observent impuissants la catastrophe. ” Nous regardons impuissants la furie s’abattre sur nos plantations “. “Nous observons partir avec les eaux nos efforts de plusieurs mois de dur labeur”.

La situation actuelle dans la région mérite une large réflexion. Le plan Orsec doit être déclenché pour soulager les populations fatiguées et désappointées. L’aide de l’Etat est plus que jamais attendu ici comme à Bakel. Malheureusement, l’on traine encore le pas laissant les sinistrés patauger toujours dans les eaux. La situation est alarmante surtout que le ciel n’a pas encore fermé ses vannes. Des lâchers du Manantali sont encore envisagés. En attendant et faute de secours, les populations vivent stoïquement leur galère. A quand la fin ?

Abdoulaye Fall /