Tambacounda, 8 jan (APS) – Le président de l’association des conducteurs de motos-taxis « Jakarta » de Tambacounda (ASCOJA), Mohamed Ndiaye, sollicite des pouvoirs publics l’allègement des procédures d’immatriculation de ces deux roues, dans le cadre des mesures annoncées pour l’assainissement et l’organisation de ce secteur des transports.
« C’est une mesure que nous devons saluer avant tout, parce que le transport de personnes par les motos doit être organisé et recardé au même titre que les autres secteurs […] », a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
« Nous ne pouvons pas refuser cette mesure, car l’État veut juste réorganiser le secteur, le structurer, l’assainir et identifier les jeunes qui s’y activent, mais nous demandons aux autorités de revoir cette décision. Nous ne voulons pas un rapport de force avec l’État, mais un allègement de la procédure », a-t-il dit en langue nationale wolof.
Selon, ce natif de Camp Navétane, un quartier de la commune de Tambacounda, pour réorganiser le secteur, l’État doit consulter, au préalable, les acteurs concernés.
La décision des pouvoirs publics de structurer le secteur « est bonne, mais elle risque d’être très dure pour les usagers, car la plupart des conducteurs de motos sont des cas sociaux », a-t-il soutenu.
« Certains conducteurs de motos sont des jeunes qui voulaient à un moment donné prendre les pirogues, mais l’alternance |politique] » survenue à l’issue de la présidentielle de mars dernier « a suscité beaucoup d’espoir chez eux, donc l’État doit éviter de prendre des mesures impopulaires qui peuvent aggraver leur situation », a déclaré Mohamed Ndiaye.
Le président de l’association des conducteurs de motos-taxis « Jakarta » de Tambacounda estime que pour mieux réorganiser et structurer le secteur, les procédures d’immatriculation devraient être gratuites.
« Nous voulons la gratuité de l’immatriculation, car on nous demande déjà de payer 28.000 francs CFA pour la plaque, on nous dit que cette plaque est gérée par une société privée, mais je pense que l’État a les moyens de la subventionner pour rendre cela accessible aux usagers », a-t-il relevé.
Selon lui, il y a encore « plus compliqué », car pour avoir un permis de conduire, un des documents nécessaires pour l’immatriculation, « il faut avoir 180.000 francs CFA ou 160.000 F, voire 140.000 », en fonction des catégories, « sans parler de l’assurance de la moto qui coûte 30.000 francs et de la quittance mensuelle qui s’élève à 3. 000 francs CFA ».
Mohamed Ndiaye affirme que la plupart des conducteurs de motos-taxis sont dans l’incapacité de s’acquitter de telles sommes.
« Dites-moi seulement comment quelqu’un qui doit verser 2000 F par jour au propitiatoire de la moto qu’il conduit, acheter de l’essence et assurer la dépense quotidienne à la maison, peut-il mobiliser une telle somme ? », s’interroge-t-il.
Il s’y ajoute que certains de ses camarades ont, dit-il, des difficultés pour fournir tous les documents requis.
« On nous demande également des documents difficiles à fournir comme l’acte de vente, car il y a des conducteurs qui ont acheté des motos il y a huit ans de cela » par exemple, et ne peuvent plus retrouver celui qui le leur avait vendu. « Au regard de tout cela, conclut-il, je pense que l’État doit alléger [l’impact des mesures annoncées] ».