Italie: Amanda Knox fond en larmes après sa condamnation définitive

«C’est vraiment décevant parce que je ne peux rien faire d’autre»: Amanda Knox a fondu en larmes jeudi dans une vidéo YouTube en commentant la décision de la justice italienne de la condamner définitivement à trois ans de prison pour diffamation. «Cela signifie que j’aurai un casier judiciaire à vie pour quelque chose que je n’ai pas fait.» À noter que l’Américaine ne retournera pas derrière les barreaux, ayant déjà été emprisonnée durant quatre ans.

Elle avait contesté en appel la décision, en juin dernier, d’un tribunal de Florence qui l’avait reconnue coupable d’avoir accusé un innocent – le patron du bar qui l’employait – dans cette affaire retentissante qui a tenu le monde entier en haleine. Ce meurtre, commis en 2007, mêlant jeunes étudiantes, sexe et marijuana, avait eu en effet un énorme retentissement médiatique, notamment en raison de la personnalité d’Amanda Knox, tantôt décrite comme une innocente victime, tantôt comme une meurtrière machiavélique.

Elle avait accusé Patrick Lumumba parce que «j’étais en état de choc, épuisée, sans domicile», avait-elle expliqué à la barre. «Les policiers m’ont interrogée pendant des heures et des heures, dans une langue que je connaissais à peine, sans interprète ni avocat», avait témoigné Amanda Knox avant sa condamnation.

«Ils (les policiers) me disaient que j’avais assisté à quelque chose de tellement horrible que mon cerveau l’avait bloqué» mais «je ne savais pas qui était le tueur», a-t-elle dit. «À la fin, j’ai mélangé des souvenirs incohérents de journées différentes et la police a rédigé un procès-verbal que j’ai dû signer». «Je suis terriblement désolée de n’avoir pas été assez forte pour résister aux pressions des policiers».

Native de Seattle (nord-ouest des États-Unis), Amanda Knox avait vingt ans lorsqu’elle a été arrêtée avec son petit ami italien de l’époque, Raffaele Sollecito, pour le meurtre sordide de Meredith Kercher dans l’appartement qu’elles partageaient à Pérouse, dans le centre du pays, où elles étudiaient. Condamnés en première instance en 2009, ils ont été acquittés en appel, puis de nouveau jugés et finalement innocentés en cassation en 2015.