Au Mozambique, l’inspecteur général de la police a été renvoyé. C’est le président lui-même, Daniel Chapo, qui l’a démis de ses fonctions jeudi 23 janvier, par arrêté. Bernardino Rafael était à la tête de la police nationale depuis 2017. Il était très critiqué pour sa gestion des manifestations post-électorales de ces trois derniers mois. Selon la société civile mozambicaine, leur répression a fait plus de 315 morts.
Dans son communiqué, la présidence mozambicaine ne donne aucune explication au renvoi de Bernardino Rafael. La presse proche de l’opposition, comme Canal Mozambique ou Savanna, salue quant à elle « la chute du bourreau ».
Durant la crise post-électorale, Bernardino Rafael a maintenu une ligne très dure, qualifiant les manifestants de « terroristes ». Selon le dernier rapport de la plateforme électorale Decide, publié ce 24 janvier, 90% des 315 victimes de la répression ont été tuées par des balles réelles, et 730 personnes ont également été blessées par ce type de munitions.
Le corps d’un journaliste découvert dans le nord
Ce renvoi intervient alors que la dépouille d’un journaliste, Arlindo Chissale, vient d’être découverte dans le nord du Mozambique. Le rédacteur en chef de Pinnacle News, soutien de l’opposant Venancio Mondlane, avait disparu depuis le 7 janvier, alors qu’il voyageait entre Pemba et Nacala.
D’après le Centre pour la démocratie et les droits de l’homme, il a été aperçu pour la dernière fois dans une voiture blanche, sans immatriculation, accompagné de trois hommes en uniformes. Dans un communiqué, l’ONG demande une enquête sur les circonstances de sa mort.