
Il existe souvent une distinction entre les écoles d’excellence et les autres, tout comme entre Dakar et le reste du pays. Le Concours général, bien que très compétitif, devrait accueillir une participation plus large des élèves. Néanmoins, un constat inquiétant se dessine : les régions de l’intérieur du pays sont fréquemment absentes lors de cet événement célébrant les jeunes talents du Sénégal. Pour pallier cette situation, la Direction de l’enseignement moyen secondaire général (Demsg) a formé un comité dont la mission est de parcourir les régions de Tambacounda, Kédougou et d’autres zones moins représentées pour encourager une plus grande implication dans le Concours général.
Les résultats actuels montrent que les principaux lauréats proviennent d’institutions telles que le Lycée Seydina Limamou Laye, le Prytanée militaire, le Lycée d’excellence Mariama Ba et le Lycée d’excellence de Diourbel. Ces établissements sont globalement accessibles par voie de concours, sauf pour le Lycée Limamou Laye et quelques écoles publiques de Dakar.
Malheureusement, les élèves des régions intérieures ne participent pas activement au Concours général, alors qu’ils possèdent souvent un potentiel équivalent à celui des lauréats. Ce constat a alerté les autorités centrales, qui souhaitent modifier cette situation. « Le Concours général ne doit être l’apanage d’aucune région ou établissement. Il est ouvert à tous les élèves du pays qui remplissent les critères établis », souligne Mme Brigitte Ndour, responsable à la Demsg.
La région de Tambacounda est particulièrement peu représentée lors de ce concours prestigieux, avec les derniers lauréats remontant à 2012 et 2007. « C’est pourquoi nous avons jugé essentiel de créer un comité pour sensibiliser et vulgariser le Concours général. Il s’agit d’informer tous les acteurs sur les enjeux, l’organisation et la participation au Cg. Chaque région doit prendre part à cet événement, quelles que soient les conditions. Cela favorisera une émulation saine parmi les élèves ainsi qu’entre les établissements et les académies », explique Mme Ndour.
Cependant, la participation au concours de l’éducation nationale le plus prestigieux nécessite plusieurs préalables. « Un cadre de promotion de l’excellence doit être mis en place. La détection des futurs lauréats dès le plus jeune âge est une étape clé, tout comme l’encadrement et le suivi des candidats », ajoute-t-elle.
De son côté, l’inspecteur d’Académie s’engage à mobiliser les ressources nécessaires pour améliorer la visibilité de la région dans le classement des meilleures écoles. « Nous allons rapidement instituer le comité de pilotage du processus. Notre objectif a toujours été d’avoir des candidats et de remporter des prix. Grâce à la volonté de nos nouvelles autorités, nous pourrons atteindre cet objectif. Nous avons des élèves prometteurs qui obtiennent de nombreuses mentions au Baccalauréat. Bien préparés et encadrés, ils pourraient apporter beaucoup de satisfaction à notre région dans le cadre du Concours général », explique Babacar Diack.
Enfin, les enseignants présents lors de cette cérémonie ont exprimé leur préoccupation quant aux conditions de travail dans les établissements de Tambacounda. Néanmoins, ils reconnaissent que ces défis ne devraient pas constituer un obstacle. « Nous nous engageons à investir nos efforts pour la réussite de notre région au Concours général, tout en espérant un soutien de la part des collectivités territoriales, des partenaires et de l’ensemble de la communauté », concluent-ils.
Abdoulaye Fall /