
Le mouvement navétane dans la zone de Mbacké traverse actuellement une crise marquée par des tensions profondes, nées des activités de renouvellement des instances électorales. Le paroxysme des divergences a été atteint ce week-end avec la découverte d’actes de vandalisme perpétrés dans la salle de réunion du CDEPS.
Cette crise trouve son origine dans une élection contestée pour la présidence de l’Organisme Départemental de Coordination des Activités de Vacances (ODCAV) de Mbacké. Deux candidats s’étaient déclarés : Khadim Seck, soutenu par des jeunes de Mbacké, et Mame Mor Sarr, appuyé par des partisans de Touba. Selon Moustapha Dieng Rass, président sortant de l’ORCAV (Organisme Régional de Coordination) de Diourbel, l’élection s’est déroulée conformément aux règles, avec la victoire de Mame Mor Sarr. Toutefois, les jeunes de Mbacké ont boycotté le scrutin, dénonçant des manipulations politiques et menaçant de créer une structure parallèle.
Dans une déclaration à la presse, les jeunes de la commune de Mbacké, représentés par Saliou Dieng, accusent Cheikh Thioro Mbacké, député du parti Pastef, d’avoir utilisé son influence auprès d’Amadou Kâne (ONCAV) pour valider le « forcing » en faveur de Mame Mor Sarr. Le parlementaire a d’ailleurs publié une note félicitant celui qu’il considère comme le nouveau patron de l’ODCAV de Mbacké.
En réaction, les partisans de Mbacké ont menacé de former une structure parallèle à l’ODCAV officielle. Le samedi 5 avril 2025, lors de la formation du bureau dirigé par Mame Mor Sarr, des actes de destruction ont été commis, notamment le saccage de la salle de réunion du CDEPS à Mbacké.
Selon les règlements de l’ONCAV (Organisme National de Coordination des Activités de Vacances), toute ASC (Association Sportive et Culturelle) doit suivre des procédures strictes d’affiliation sous la supervision des ODCAV et ORCAV. La légitimité de la structure parallèle est donc remise en question, d’autant que l’ORCAV de Diourbel a validé l’élection de Mame Mor Sarr. Cependant, les contestataires estiment que les règles ont été contournées pour des intérêts partisans.
Cette crise illustre les clivages géopolitiques entre Mbacké et Touba, deux villes aux influences religieuses et politiques distinctes. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de rivalités entre élites locales. Le mouvement navétane, censé promouvoir le sport et la cohésion sociale, devient ainsi un terrain d’affrontement indirect. Cette « zone de turbulences » met en lumière les défis de gouvernance locale et l’instrumentalisation des structures associatives à des fins politiques. Alors que les partisans de Mame Mor Sarr invoquent leur légitimité réglementaire, les jeunes de Mbacké réclament davantage de transparence. L’affaire, toujours en cours, pourrait nécessiter une médiation externe pour apaiser les tensions et restaurer la confiance dans le processus démocratique du mouvement navétane.
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