La société française Mézamonde a entamé des essais à grande échelle au Sénégal, en perspective de l’introduction prochaine d’un fertilisant naturel auprès de paysans et d’industriels sénégalais, un produit innovant considéré comme à l’origine d’une “troisième révolution agricole”, a appris l’APS de l’éleveur français Marcel Mézy, à l’origine de ce procédé de fertilisation.
Connu en France sous l’appellation de Bactériosol, ce fertilisant sera commercialisé au Sénégal sous le label Quaterma, a précisé M. Mézy, en présence de Ndiaga Sène, son représentant sénégalais.
Marcel Mézy, 70 ans passés, a fait part de son “grand plaisir” d’introduire au Sénégal et en Afrique, un produit qui peut changer l’utilisation des engrais chimiques, affirmant que certains types de fertilisants chimiques continuent d’être utilisés au Sénégal et sur le continent africain, même interdits en France et en Europe depuis une trentaine d’années.
Sans entrer en opposition frontale avec les engrais chimiques, “on se lance dans une nouvelle perspective, un autre modèle qui peut fonctionner en parallèle, mais qui garantit une meilleure préservation de l’environnement (…), une meilleure santé des cultures et du coup des consommateurs”, a déclaré M. Sène, un spécialiste de la biotechnologie végétale, auteur d’une thèse en agronomie et production végétale, obtenue à l’université de Picardie Jules Verne, à Amiens.
Selon des chiffres disponibles concernant l’utilisation de ce produit, quelque 5.000 exploitations sur 350.000 en France utilisent les granulés certifiés Agriculture biologique renfermant un cocktail de micro-organismes élaboré à partir de composts de matières végétales par ce chercheur-paysan.
Les clients vont du producteur d’échalotes du Finistère à l’endivier du Pas-de-Calais, en passant par les chefs Sébastien et Michel Bras, trois étoiles au Guide Michelin à Laguiole (Aveyron).
Il s’agit d’un “turbo dans l’usine sol”, a expliqué Ndiaga Sène, résumant les caractéristiques de ce fertilisant naturel agissant par le biais de micro-organismes aérobies, produisant à leur tour les éléments dont ont besoin les plantes pour un développement optimal.
Ce fertilisant est en même temps considéré comme un nématicide, en raison de sa propriété à tuer les nématodes, du nom de ces espèces invisibles à l’œil nu, mais qui parasitent de nombreuses espèces végétales, a renseigné M. Sène.
Les tests menés au Sénégal se sont avérés “concluants” dans la vallée du fleuve Sénégal (nord) et dans certaines zones maraîchères du Sénégal comme à Gorom 2, dans les environs de Bambilor, à la sortie de la capitale, a-t-il dit.
Il a soutenu que les essais effectués ont montré un niveau de développement des plantes de deux à trois fois plus important, comparé à celui de plantes qui n’en ont pas bénéficié, dans des surfaces caractérisées par une grande salinité.
Les essais ont selon lui également induit une utilisation moindre d’eau pour l’irrigation, de l’ordre de 50 pour cent. Ils préfigurent ainsi de ”plus de qualité” et de ”meilleurs rendements”.
Dans les régions déjà conquises, ce fertilisant est loué pour son naturel et son efficacité, supérieur en termes de rendement aux engrais classiques.
Les ventes de Bactériosol (à incorporer dans la terre) et de Bactériolit (à mélanger au fumier), augmentent de 20% environ par an, selon des statistiques citées par des médias français.
BK/ASG