
La nouvelle saillie “transgressive” du fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen renvoie le parti d’extrême droite à ses “origines peu recommandables” et menace la stratégie de “dédiabolisation” de sa fille, estiment mardi 10 juin les éditorialistes.
Alors que Marine Le Pen s’est employée depuis trois ans à “tenter de faire oublier le vieux socle xénophobe et antisémite” du FN, son père octogénaire revient “inlassablement” au “fondement du courant politique qu’il incarne depuis près de 40 ans”, peut-on lire dans “Le Monde”. Et ce “avec sa méthode habituelle, la saillie ricanante et transgressive. Et sur son terrain favori, l’antisémitisme…”
Ce nouveau dérapage contrôlé de Jean-Marie Le Pen témoigne, en effet, que, derrière le patient ripolinage de sa façade et de son discours, le Front national reste fidèle, dans ses profondeurs, à la radicalité d’extrême droite qui a fait et reste sa singularité. A cet égard, c’est une utile piqûre de rappel pour tous les démocrates et républicains.”
Dans une vidéo postée la semaine dernière sur le site internet du FN et retirée depuis, Jean-Marie Le Pen répond en riant à propos du chanteur Patrick Bruel, de confession juive, “on fera une fournée la prochaine fois”.
“Un groupuscule d’anciens ‘collabos'”
Les déclarations de Jean-Marie Le Pen “renvoient le Front national à ses origines peu recommandables : un groupuscule d’anciens ‘collabos’, d’ex-partisans de l’Algérie française et d’ultranationalistes. Elles rappellent les dessous souvent peu reluisants d’un parti dont des membres sont régulièrement exclus pour des propos ou des attitudes racistes. Et elles donnent des arguments à ceux qui pensent comme Nigel.
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