Un steward mis à pied pour sa coiffure afro passe devant les prud’hommes

Ce mardi, les prud’hommes de Bobigny décideront si un employé d’Air France, privé de vol à cause de sa coupe de cheveux afro, a été victime de discrimination. Assigné au sol, l’homme espère pouvoir à nouveau exercer son métier avec la coupe qu’il a choisie.

On n’oserait écrire qu’il s’arrache les cheveux à cause de cette affaire. La vie d’Aboubakar Traoré, 40 ans, a pourtant pris un curieux virage à cause de sa coupe de cheveux. Steward à Air France depuis 1999, l’homme jure que ses cheveux ont toujours été un problème. «Quand j’avais les cheveux courts, ma hiérarchie me le reprochait déjà.» En 2005, il laisse pousser sa chevelure, et porte des petites tresses serrées sur le crâne, qui ne dépassent pas du col de sa chemise, comme le préconisent les consignes régissant l’uniforme du personnel navigant. Sa hiérarchie le lui reproche tout de même, assure-t-il, jugeant «pas assez classique» l’apparence du steward.

Selon lui, le problème est qu’il a les cheveux crépus et ne correspond à l’image classique du steward, blond et aux cheveux lisses, comme une poupée Ken. «Je ne pense pas avoir été victime de racisme, mais de discrimination», regrette l’ancien steward. Faux, répond la compagnie, qui jure appliquer la même politique pour tous les membres de son personnel. Selon le manuel d’Air France, les cheveux des steward et hôtesses doivent être «coiffés de façon extrêmement nette. Classique et limitée en volume, la coiffure doit garder un aspect naturel.»

«Je me sentais dénigré dans mon identité»

Entre août 2005 et mars 2007, le steward est mis en arrêt de travail pour dépression. «Quoi que je fasse, je me sentais jugé sur mon apparence, sur mon être, dénigré dans mon identité», raconte le steward. À son retour, Aboubakar Traoré décide alors de porter une perruque afin de calmer le jeu.

figaro.fr/