[Entretien] Tambacounda : Mamadou Omar Sall éclaire la lanterne, «J’avais juste une mission à accomplir et je reste à l’écoute du chef de l’état ».

Le porte étendard de la coalition BBY dans la commune s’est entretenu avec l’équipe de tambacounda.info. Il a brisé le silence et a précisé qu’il n’a aucune prétention ou ambition particulière pour le fauteuil de maire de la cité. « J’avais juste une mission que m’avait confié le chef de l’état ». Maintenant que je l’ai finie et réussie, je m’en remet à sa volonté et reste entièrement à sa disposition et à son écoute. Suivez le doigt vert, à cœur ouvert.

Comment êtes-vous arrivé à occuper la tête de la liste du BBY ?

Sall. Remerciements faits d’abord à Allah soubhana watalla. D’emblée, il reconnait avoir intégré la liste à la dernière minute. C’est du fait d’une mésentente et des tiraillements sur le choix de celui qui allait diriger la liste, entre les différents responsables que j’ai été désigné pour conduire la liste du BBY à l’échelle communale. Proposition en avait été faite aussitôt au président, chef du parti qui l’a toute de suite, entérinée. Je le connais pour l’avoir pratiqué, leur aurait répondu le président Macky Sall. C’est comme ça, que je suis arrivé sur les listes de la coalition, assène M. Sall.

Quels sont vos rapports avec le président pour qu’il fasse de vous, la tête de liste communale.

C’est depuis 2003, lors des inondations dans les zones de bananes où nous avions subi beaucoup de préjudices, en ce moment il était encore le ministre de l’intérieur qu’avait démarré nos relations. En ce temps, il nous avait beaucoup soutenu car, prés de 80% de nos plantations étaient englouties dans les eaux. Depuis lors, nous avons toujours sympathisé et entretenu de bons rapports. Et dés son retour sur Dakar, il avait déclaré les périmètres bananiers comme zones sinistrés. Devenu premier ministre, il nous a aussi épongés nos dettes qui se chiffraient à plus d’un demi-milliard (531 millions de nos francs).

Quels sentiments vous animent aujourd’hui, après avoir fait gagner la liste du BBY ?

Aujourd’hui, je suis un homme comblé après avoir eu l’aide de dieu et l’appui de tous les responsables du BBY. Ils étaient tous, unis et soudés derrière moi et ont pleinement joué leur partition. Ça n’a pas été facile pour le néophyte en politique que je suis mais, j’ai pu tirer mon épingle du jeu et c’était ça l’essentiel. L’objectif c’était de remporter la victoire devant des adversaires tenaces et déterminés et c’est fait. « Je suis aujourd’hui, un homme comblé et fier d’avoir réussi sa mission ».

La victoire, vous-a-t-elle valu un grand déploiement de moyens ?

Hésitation ! (Ndlr) il ne veut pas avancer de chiffre ou faire dans l’estimation. Mais tout de même, il avoue que même si elle a nécessité des moyens, aujourd’hui, l’euphorie de la victoire a fait qu’on ne le ressent pas. N’empêche, la victoire avait nécessité que des efforts soient consentis par tout le monde. Et cela a été fait dans l’unité et la cohésion.

Comment s’est passé votre compagnonnage avec les leaders de la coalition ?

J’avoue que depuis mon arrivée, jusqu’au soir des résultats, j’ai eu et bénéficié de l’estime et de la considération de tous les leaders. Ils m’ont tous répondu quand j’ai fait appel à eux et vice-versa. Je n’ai pas connu de problèmes particuliers avec les responsables de BBY.

On vous prête des intentions de vouloir briguer la mairie ?

Je n’ai aucune prétention ou ambition particulière, lâche le boss de la banane. J’avais juste une mission qui consistait à diriger une liste et la faire gagner. Je l’ai assumée et réussie, avec l’aide de dieu. Maintenant il me reste de rendre compte à mon mandant qui est le chef de l’état, et de l’écouter. « je suis et reste entièrement à sa disposition », fulmine-t-il. Tout ce qu’il me dira ou proposera, rencontrera mon assentiment. Sinon, je ne suis pas omnibulé par des postes car, je reste persuadé que l’on peut être utile à sa cité sans être aux commandes de la mairie.

Que pensez-vous du choix du maire qui fait couler beaucoup d’eaux sous les ponts.

Il précise qu’il ne faut pas trop se focaliser sur le poste de maire. « Parlons plutôt de l’équipe municipale c’est meilleur », conseille l’homme de la banane. Cependant, il avertit qu’il ne faut nullement pas aller en ordre dispersé, « que tout se fasse dans l’entente et la cohésion, ce qui grandira la coalition ». N’empêche, il arborera son bâton de pèlerin et ira voir tous les prétendants du BBY au fauteuil municipal pour essayer d’arrondir les angles, afin le consensus soit de mise, confie Sall.

Propos recueillis par Pape Demba Sidibé et Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info/