L’accessibilité de l’hôpital régional Amath-Dansokho de Kédougou (sud-est) constitue une question prioritaire dans l’optique d’une utilisation optimale de ses services, déclare l’adjointe du gouverneur de cette région, chargée des affaires administratives, Diégui Ngom Fall. “C’est un grand hôpital avec une capacité d’hospitalisation de 150 lits, un matériel technologiquement très avancé, une innovation majeure de l’Etat, mais il y a un problème d’accès”, a-t-elle relevé, faisant état de quelques difficultés à ce niveau.
Recevant une mission du ministère de la Santé et de l’Action sociale en visite dans la région, Diégui Ngom Fall cite le cas de la piste non bitumée qui relie l’hôpital à la commune de Kédougou, via le pont de Fongolémi.
S’y ajoutent les problèmes de transport et de raccordement aux réseaux d’adduction d’eau et d’électricité.
“Les populations se réjouissent de la construction de cet hôpital régional de taille, une innovation majeure pour les populations et qui concrétise le principe de l’équité territoriale et sociale cher au chef de l’Etat, puisqu’elles faisaient de longs trajets jusqu’à Tambacounda (200 km) ou jusqu’à Dakar (700 km), rien que pour se soigner”, a-t-elle souligné.
Mais, pour Diégui Ngom Fall, “la première chose à résoudre, c’est la piste accidentée et poussiéreuse” qui mène à l’hôpital. Cette piste non bitumée “pose d’énormes problèmes aux populations”, relève-t-elle. De fait, certaines personnes “préfèrent se limiter au niveau du centre de santé de la commune”, qui est “plus accessible”, fait-elle remarquer.
Le nouvel hôpital est situé dans la commune de Dimboli, après le nouveau pont de Fongolémi, qui traverse l’un des affluents du fleuve Gambie. Il est accessible par une piste latéritique et se trouve à quatre kilomètres de la commune de Kédougou. Avant le pont construit récemment, l’accès à Dimboli, la commune abritant le site de l’hôpital, se faisait via des pirogues sur un bras de fleuve. La distance qui sépare la commune des autres districts sanitaires de la région de Kédougou (Saraya 60 km, Salémata 80 km) constitue aussi un obstacle géographique qui n’est pas de nature à favoriser l’accès à l’hôpital.
D’où le plaidoyer de l’adjointe au gouverneur qui évoque également le réseau de transport en commun qui n’est “pas développé à Kédougou, en l’absence des bus” “Tata” qui, généralement, assure ce service dans les grands centres urbains au Sénégal. Face à l’inexistence d’un système de transport collectif, la plupart des habitants se déplacent à moto. Mais l’adjointe du gouverneur annonce un projet du CETUD relatif à la mise en place d’un système de transport par bus.
Elle estime que ce projet “va grandement servir aux populations s’il se concrétise et permettra aux populations d’accéder plus facilement à l’hôpital”. “Si les deux problèmes de piste et de transport sont résolus en premier, l’accès à l’hôpital sera facilité pour les populations qui peuvent rester à Kédougou et bénéficier des soins de qualité”, assure l’autorité administrative. Elle s’engage à porter le plaidoyer auprès des hautes autorités et des services compétents. En effet, l’hôpital n’est pas encore fortement fréquentée pour les consultations.
L’électricité constitue également un problème, selon l’adjointe au gouverneur. Même si l’hôpital est raccordé au réseau de la SENELEC, son fonctionnement optimal requiert que la capacité électrique soit renforcée.
Elle signale qu’un projet est “en cours” en vue de faire passer de 6600 kilowatts à 30 000 kilowatts la puissance électrique de la région. “Son aboutissement servira grandement à l’hôpital”, souligne-t-elle.
D’autres défis devront également être relevés : le raccordement au réseau d’adduction d’eau, l’hôpital disposant, pour le moment, d’un forage, le renforcement du personnel de santé, surtout en médecins spécialistes.
Elle avertit que si l’hôpital n’est pas doté de spécialistes, “les populations vont continuer à se rendre à Tambacounda et Dakar pour se soigner”. Elle appelle à “gérer” ce problème au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale”.
L’adjointe du gouverneur région promet de s’engager pour porter le plaidoyer, afin que ces problèmes soient réglés.
Avec la campagne “Octobre Rose”, une journée de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus a été organisée au sein de l’hôpital régional pour informer sur la disponibilité de la chimiothérapie qui ne nécessite plus de déplacement sur Dakar.
Dans le cadre de l’organisation de cette journée, les radios communautaires ont été conviées.
Le but recherché est de toucher les villages les plus reculés de la région de Kédougou, afin de sensibiliser les populations par rapport à la disponibilité de plusieurs spécialités dans la nouvelle structure de santé.
APS /