La région de Tambacounda abrite depuis deux jours, et ce, à partir de ce 22 juillet, un atelier de formation et de sensibilisation, des acteurs administratifs et des orpailleurs de la région, sur les impacts environnementaux, liés à l’utilisation des produits toxiques tels que le mercure et le cyanure.
L’orpaillage est considéré comme la plus grande utilisatrice de mercure dans le monde, dépassant récemment l’industrie du chlore, confie madame Aïta Sarr Seck, membre de l’équipe de formation. Tout de même, les évaluations faites, montrent aussi que ce genre d’exploitation, rejette au moins un millier de tonnes de mercure par an, y compris 400 tonnes, directement dans l’atmosphère. N’empêche, il reste un secteur pourvoyeur d’emplois, bien que l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or, peut affecter l’environnement et la santé des populations et par conséquent, causer beaucoup de problèmes, tels que la dégradation des sols, surtout ceux arables, la déforestation, la pollution des rivières par les sédiments, l’altération des nappes phréatiques, la pollution de l’air et des eaux de surface par l’utilisation massive et abusive du mercure pour amalgamation de l’or, entre autres. C’est consciente de tout cela, affirme Madame Seck, que le gouvernement a décidé de lutter contre ce fléau causé par l’utilisation de ces produits toxiques et nuisibles à l’homme et à son environnement. Aujourd’hui, reconnait-elle, le problème le plus préoccupant dans ce domaine, reste non seulement l’usage massif et non contrôlé du mercure pour amalgamation de l’or, mais aussi l’utilisation abusive du cyanure. C’est fort de tous ces constats, que le gouvernement s’est engagé à informer, à sensibiliser les acteurs du secteur, sur les impacts potentiels, liés à l’utilisation de ces produits toxiques, mais aussi, d’assurer le suivi de la qualité des eaux superficielles et souterraines dans certaines zones déjà contaminées.
A en croire toujours madame Aïta Sarr Seck, l’objectif général de l’atelier, consiste à informer et à sensibiliser tous les acteurs, sur les conséquences, sur l’homme et l’environnement, de ces produits toxiques. Elle détaillera cependant, qu’il s’agira :
-d’échanger avec les acteurs du secteur, sur les dispositions pertinentes de la convention de Minamata tenue (au japon) sur le mercure.
-d’échanger avec les acteurs, sur les impacts potentiels (risques toxicologiques et éco-toxicologiques) de l’utilisation de ces produits dans le secteur de l’orpaillage,
-d’échanger surtout, sur la problématique de l’orpaillage au Sénégal et sur le cadre institutionnel de gestion des produits chimiques. Et comme résultats attendus madame Aïta de dire qu’ils comptent avoir des acteurs formés sur les engagements du Sénégal suite à la signature de la convention de Minamata, des participants sensibilisés sur la problématique de l’utilisation du mercure et du cyanure dans les sites d’orpaillage, entre autres résultats attendus. Pour ce qui est du choix de la région pour abriter l’atelier, elle dira que c’est compte tenu des sites d’orpaillage qu’elle abrite et vu l’impact causé par ces produits dans l’environnement que Tambacounda a été choisi, avec Kédougou.
Le gouverneur adjoint Maguette Diouck, chargé des questions de développement, prenant la parole s’est félicité de la tenue de cet atelier. Car, selon lui, l’exploitation artisanale de l’or, accentuée par la forte hausse du prix de l’once d’or (1600 dollars actuellement contre 250 dollars il ya peu de temps), a grandement contribué à la dégradation de l’environnement, avec l’utilisation de produits toxiques. D’où son appel lancé à une parfaite maitrise du secteur et de ses acteurs, pour sauver la nature et les hommes. L’orpaillage illégal et non autorisé, tel que vécu actuellement est une nuisance extrêmement grave pour la région, qu’il faut combattre avec la plus grande fermeté, assène monsieur Diouck, visiblement déterminé à accompagner le combat.
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