En Allemagne, une nouvelle législation phare a pris effet ce vendredi, facilitant le changement de genre. Désormais, il suffira d’une simple déclaration à l’état civil. Cette mesure, introduite par le gouvernement dirigé par Olaf Scholz, marque un tournant pour la communauté LGBTQI+ et rejoint un groupe restreint de pays ayant adopté des lois similaires tels que le Danemark ou l’Espagne.
Désignée comme la « loi sur l’autodétermination », cette législation permet aux personnes voulant changer de prénom et de genre de faire une déclaration au bureau d’état civil local. Elles devront revenir trois mois plus tard pour officialiser leur choix, incluant les options : féminin, masculin, divers ou aucune mention de genre.
Nyke Slawik, une des deux députées transgenres au Bundestag, a salué cet avancement législatif comme « un jour historique » pour la reconnaissance de la diversité sexuelle et des droits des personnes transgenres. Elle a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont longtemps lutté pour ces changements.
La ministre de la Famille, Lisa Paus, a également souligné l’importance de cette journée pour la communauté LGBTQI+, annonçant un renforcement significatif de ses droits. Depuis le 1er août, près de 15 000 pré-demandes ont été enregistrées selon le magazine Der Spiegel.
Cette loi remplace un système beaucoup plus contraignant instauré en 1981, qui exigeait des rapports psychologiques approfondis et une décision judiciaire pour approuver toute demande de changement de genre. Un changement législatif de 2010 avait déjà supprimé certaines pratiques, telles que la stérilisation obligatoire.
Concernant les mineurs, le texte précise que pour ceux en dessous de 14 ans, seuls les parents peuvent faire la demande. Au-delà de cet âge, les adolescents peuvent initier le processus eux-mêmes après avoir consulté un psychologue.
Malgré ces avancées, des critiques subsistent, notamment de l’extrême droite et de certains conservateurs, qui perçoivent cette loi comme trop permissive. Les inquiétudes concernent également la possibilité d’abus, notamment dans les espaces réservés aux femmes. Les établissements maintiendront cependant leurs propres règles d’accès.