L’AVED Colibantan a inauguré samedi 26 mai son centre de formation dédié à l’environnement. Pas l’inauguration officielle, mais la première manifestation organisée dans le beau complexe fini récemment.
« L’inauguration officielle, on y pensera au moment venu», explique Kalipha, le dynamique président de l’AVED. «Ce qui me préoccupe davantage, c’est la situation de notre environnement, et les activités à mener avec les populations et tous les acteurs concernés». On l’a bien compris, le centre de formation de l’AVED Colibantan n’a pas vocation à être une coquille vide, mais un lieu de ressources et de synergie. Autant de raison pour organiser ce samedi 26 mai avec le concours du CADL et de la brigade des Eaux et Forêt, la journée de lancement d’un programme d’activités sur le thème de la gestion des ressources naturelles.
Communiquer par la preuve
«On peut faire de jolis discours, communiquer sur ce qu’il faudrait faire pour sauvergarder l’environnement et combattre la pauvreté. Mais si à un moment on n’agit pas, cela ne sert à rien», explique Kalipha pour qui la meilleure communication reste celle de la preuve. La communication par la preuve, pour motiver et impliquer les populations jusqu’à les faire devenir acteurs, le credo de l’Association villageoise pour l’Education et le Développement. «Les populations voient ce que nous faisons. Ils apprécient, en comprennent l’intérêt et ils ont envie de faire pareil», témoigne Kalipha. «Notre jardin potager créé en 1998 a fait des émules. Colibantan a 5 jardins maraîchers aujourd’hui. Même chose pour notre pépinière et les activités de reboisement : beaucoup de villages de la zone nous sollicitent. Nous développons d’autres activités, comme la zo! ne d’agroforesterie (plus de 4000 arbres) et la diffusion des cuiseurs à bois économes.
Un programme construit avec les services de l’Etat
Pour informer les populations des problématiques liées à l’environnement, l’AVED a mis au point un programme avec le concours actif du chef du Centre d’Appui au Développement Local de Makacolibantan, Issakha Tandian et du chef de la brigade des Eaux et Forêts éponyme, Moussa BOP. «La Gestion des Ressources Naturelles est une compétence transférée par l’Etat aux communautés rurales dans le cadre de la décentralisation», témoigne Issaka Tandian, qui va piloter le dispositif. «Après avoir posé le diagnostic de la situation locale et de ce qu’il avait à faire sur notre territoire, nous avons entrepris avec le service des eaux et forêt et l’AVED, de mener un travail de sensibilisation auprès des villages de la communauté rurale». poursuit le chef CADL. le programme est financé par les partenaires de l’AVED, notamment la Mairie de Nantes, le Conseil général d! e Loire-Atlantique et la Région des Pays de la Loire.
Causeries villageoises sur la Gestion des Ressources Naturelles
Le programme prévoit sur 3 ans, une trentaine de causeries organisées dans les villages de la communauté rurale. Des causeries en direction des villageois, des leaders associatif et des autorités de ces villages. Pour sensibiliser et responsabiliser les différents acteurs. Pour les mettre en mouvement dans la mise en place d’activités de gestion des ressources naturelles. Pour accompagner enfin ceux qui auront envie de s’engager dans les activités de pépinière, de bois communautaire et dans la diffusion des poêles économes.
Journée de lancement
Première étape de ce programme, la journée de lancement, le samedi 26 mai, en présence des autorités administratives et traditionnelles locales : le vice-président du Conseil Rural, le représentant de la commission domaniale du Conseil rural de Maka, le chef du village et l’Imam du village de Colibantan. Et huit des dix premiers villages ciblés par le programme, Colibantan, Sitacourou, Sao Soucouta, Djendé, Walia Némataba, Walia Kandé, Sandougou, Kassédy. L’occasion pour le chef CADL dans la première partie de la journée de faire un exposé très complet sur différents thèmes : les enjeux du foncier, la politique de décentralisation de l’Etat.. Et l’occasion pour le chef de Brigade, pour la seconde partie, de faire un exposé très remarqué sur l’Etat de la dégradation de l’environnement, l’importance des pépinières villageoises et des reboisements communau! taires. Sans oublier, la visite du jardin de l’AVED et de la pépinière d’arbres pour l’hivernage 2012. Une bonne façon de rendre concret les exposés. Au final, une journée très réussie qui précède une tournée de sensibilisation qui débuttera dés le mois de juin dans les premiers villages ciblés par le programme.
Par Bruno Sotin / Tambacounda.info /