Les artisans de Tambacounda, sous la houlette de la chambre des métiers, ont organisé ce dimanche, la deuxième édition de leurs journées de reboisement. Célébrée l’an passé au mois de septembre, cette journée a vu le choix porté sur des arbres comme le diatropha, l’anacardier et l’eucalyptus d’autant plus ce sont ces plants qui étaient disponibles. Plusieurs centaines de plants ont été enfouies dans le sol de Botou en attendant que des pépinières relatives aux espèces utilisées par les menuisiers soient développées avec le concours des services techniques..
En cette matinée dominicale et sous un soleil de plomb, les autorités et les artisans étaient à Botou, dans le cadre de la deuxième édition des journées de reboisement initiées par le président de la chambre des métiers. Selon Abdoulaye Sarr, il s’agit pour eux les artisans « de redonner à la forêt, son lustre d’antan, afin de mieux sauvegarder leurs métiers dont la survie dépend en grande partie des ressources tirées de la forêt ». Botou, village abritant le site de 5 ha attribué aux artisans par l’ex-conseil rural de Sinthiou Malème, était une localité jadis peuplée de Bambous, nom d’espèces que porte le village, en langue Bambara. Toutefois, s’est désolé le chef de village monsieur Fofana, « l’endroit ressemble aujourd’hui à un désert, du fait de l’action de l’homme », d’où son appel à un véritable sursaut en faveur des massifs forestiers. Ce matin, la joie se lisait sur son visage, en voyant les artisans dans la brousse entrain de reboiser. Le président de la chambre des métiers, le sieur Abdoulaye Sarr, maitre d’œuvre de la journée, justifie cette action en soutenant que « la plupart des artisans tirent leurs matières premières des ressources de la forêt et que par malheur, si elle disparaissait, beaucoup de leurs membres allaient aussi fermer boutique ». Et comme exemple, il cite la menuiserie de bois qui emploie plus de 50% des artisans de la région dans des domaines aussi variés que la sculpture, la vannerie, la fabrication de médicaments traditionnels, entre autres. « Nous en sommes à notre deuxième édition et comptons pérenniser cette action, au grand profit de l’environnement et de ses usagers dont nous représentons la plus grande partie ». L’année dernière, explique Abdoulaye Sarr, « plusieurs centaines d’espèces végétales ont été mises sous sol et bien suivies. Ce qui nous a valu d’ailleurs une grande satisfaction car, l’écrasante majorité des plants a survécu. Cette année encore, avec l’appui du service des eaux et forêts, 500 nouveaux plants ont été reboisés sur le même site ». Ce qui fera que sous peu, affirme le très entreprenant président de la chambre des métiers, « le site de 5 ha qui nous a été attribué sera totalement reboisé et nous comptons faire autant dans toutes les autres localités de la région car il est connu que notre mandat s’exécute sous le sceau de la décentralisation de nos activités ». Il ajoutera que l’importance attachée à l’arbre et à sa protection a conduit son institution à mettre en place une commission chargée de l’environnement et de la formation des artisans sur les différentes techniques de protection de la nature. « Et d’ailleurs dans ce cadre, une formation très utile sur la fabrication des fourneaux « Jambars » a été menée par le Progede 2 en direction de nos membres » poursuit le président Sarr qui, pour terminer, s’est félicité des rapports excellents qui existent entre son service et celui des eaux et forêts dont il soulignera avec force qu’ils ont maintenant privilégié la prévention car étant mieux imprégnés des difficultés que rencontrent les artisans. D’ailleurs, il révèlera qu’un projet de protocole de partenariat avec l’inspection régionale des Eaux et Forêts serait en gestation, et il aura entre autres actions prioritaires, la création d’une pépinière pour élever des espèces que les menuisiers utilisent. « Nous avons l’espace et le nécessaire pour les encadrer dans ce sens » a rassuré le Lt colonel Pape Alassane Ndiour, non sans au préalable se satisfaire de cette action menées par les artisans et qui ne court pas les rues.
Toutefois, dans cette même volonté de contribuer à la lutte contre la désertification, la chambre des métiers, par l’entregent de son président, compte mettre en place un projet de centrale d’achat de bois local et surtout du bois de « venne » importé des pays limitrophes du nôtre, confie Abdoulaye Sarr visiblement ému par la réussite de l’activité.
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