Il ne se présente plus dans le milieu des photographes de Tambacounda et de la sous région. Son nom est El hadji Babou. Il est le gérant de « central photo » Ahmed Safiedine ayant pignon sur la grande avenue Léopold Sédar Senghor angle Kandioura Noba au quartier Dépôt de Tambacounda. Ce natif de Bambey a établi ses quartiers dans la capitale orientale depuis 1997. El Hadji Babou, du technicien-tireur photographe au développeur participe au rayonnement de la photographie dans la région orientale.
Rien n’est plus commun aujourd’hui que la photographie : c’est une forme d’image courante dans la presse ou sur les affiches publicitaires, c’est en outre une pratique massivement répandue dans la population. Mais son acquisition n’a commencé à devenir accessible aux couches les plus modestes de la population qu’à partir de la fin du xixe siècle. A Tambacounda, El Hadji Babou est de ces hommes qui ont participé à son rayonnement. Ce technicien de laboratoire photographique assure le développement, le tirage, la finition de clichés ou de séries de clichés. Il peut réaliser des travaux spécifiques (grands formats, effets spéciaux, retouches…). Il peut assurer des activités de vente et de conseil. Ce natif de Bambey, arrivé dans la capitale orientale en 1997 prend les reines du Central Photo » Ahmed Safiedine, deux ans après avoir établi ses quartiers, c’est à dire en 1999. Nommé gérant sans contestation de la part de la direction nationale. Sa récompense est saluée par un salve d’applaudissements des clients qui lui vouent un respect considérable. Pour arriver à cela, El hadji est allé à la recherche du savoir faire dans deux régions du Sénégal : Thiès et Louga, après Dakar où il a fait ses humanités. Avant de s’envoler vers des pays de la sous région comme la Mauritanie, la Gambie et les deux Guinées, Conakry et Bissau. D’ailleurs les photographes de la région orientale et le personnel (Nafissatou Diop, Idy Badji et Cheikh Thiam) ne tarissent pas d’éloges à l’endroit de l’homme du technicien et du développeur. Ayant très tôt pris le virus de la photographie, Monsieur Babou, s’est tracé le chemin tout seul. L’homme, aux angles inhabituels et aux perspectives contradictoires, a trimballé son objectif partout à travers cette partie Est du Pays de Kidira à Kédougou en passant par la capitale orientale pour cadrer dans l’espace et le temps ses sujets. Le premier vrai contact de Babou avec un appareil photo, de médiocre facture, remonte vers les années 1972. « J’avais 12 ans à l’époque », s’est souvenu sur l’avenue Kandioura Noba, d’un air nostalgique, ce technicien chevronné qui a vu le jour en 1960 à Bambey. Le passionné d’images a promené son objectif 24 millimètres à travers tout le Sénégal et dans d’autres pays de la sous région. Les clichés qui en ressortent de son laboratoire sont instantanés. Le technicien invite les photographes, le public à faire la rencontre d’hommes et de femmes dans des scènes de leur vie quotidienne. L’homme s’efface toujours derrière son objectif pour laisser la place aux images. Presque, rien ne semble échapper à l’objectif du technicien-tireur photographe au style peu commun : « J’ai une démarche individuelle. Je photographie en contre-plongée ». Selon la femme de confiance, Nafissatou Diop, et les autres employés, Cheikh Thiam et Idy Badji, le style d’El Hadji Babou est fait « d’angles de prises de vues inhabituels dégageant des plans aux perspectives contradictoires ». Malgré son état social peu enviable, El Hadji demande à ce que soient respectés les clichés des photographes. « C’est un patrimoine », lance-t-il. Marié une Tambacoundois qu’il chérit bien, M. Babou est père d’une mignonne fille native aussi de Tambacounda. Ce qui signifie qu’il est aujourd’hui Tambacoundois pur de souche.