Pour l’année 2014, dans la région de Tambacounda, le Programme d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat rural (Padaer) compte emblaver des superficies de 500 ha de maïs, 140 ha de riz et 30 ha de cultures maraîchères. Pour ce faire, 3 mini-barrages ont été réalisés par le projet pour un coût de plus de 300 millions de FCfa, sur la vallée de Dialacoto.
L’adjoint au gouverneur Maguette Diouck a fait part de sa « satisfaction » par rapport à la réalité constatée sur le terrain qui, à son avis, est conforme à ce qui a été déclaré précédemment par les responsables du projet au cours d’une rencontre au siège du Padaer. Il a aussi souligné la nécessité de mettre en place un « comité de gestion responsable » pour une utilisation efficiente de ces ouvrages et pour parer à d’éventuels conflits liés à l’utilisation de ces ouvrages situés sur un même cours d’eau. Pour lui, cette initiative rentre en droite ligne dans le programme d’accélération pour l’atteinte de l’autosuffisance en riz et de la souveraineté alimentaire prôné par le chef de l’Etat, le président Macky Sall.
D’un coût global de 319,143 millions de FCfa, les trois ouvrages de retenue d’eau ont été construits au profit d’une dizaine d’organisations de producteurs (Op) de la zone, dans le but de promouvoir la riziculture et la maïsiculture. Selon M. Diakham, chargé de l’appui aux producteurs, 48 Op ont été sélectionnées dans toute la région par le comité d’approbation afin de bénéficier de l’appui du Padaer. Les structures choisies ont droit à des semences de riz et de maïs, des engrais, ainsi que des équipements agricoles et des financements. L’initiative qui en est à sa première année, vise à emblaver une centaine d’hectares pour la production de riz et de maïs. Cet objectif n’a pas été atteint, compte tenu du retard accusé dans la construction des infrastructures (mini-barrages) qui a démarré depuis juin-juillet.
Boucler le cycle des cultures
Les objectifs du Padaer pour l’année 2014 dans la région de Tambacounda étaient de 500 ha de maïs, 140 ha de riz et 30 ha de cultures maraîchères. Si les mini-barrages de Tahibatou et Afia sont déjà prêts, celui de Médina Baoussou, dernier à être visité par la délégation, est encore en chantier. Mamadou Camara, expert en productions végétales au Padaer, a indiqué que la disponibilité de l’eau, grâce à ces ouvrages, permettra aux cultures de boucler leur cycle.
Par exemple, pour ce qui est de cette année où les semis de riz ont été faits en début août, les ouvrages peuvent permettre de retenir l’eau jusqu’en fin novembre, soit la fin du cycle de ces cultures. « Plusieurs milliards de mètres cubes d’eau transitaient par là, mais se jetaient dans le Niériko ou dans le village de Dialacoto », a indiqué Goulé Guèye, directeur de Bamtaare, un démembrement de la Sodefitex qui assure la maîtrise d’ouvrage. Pour ce qui est de l’ouvrage de Médina Baoussou, il a un double impact, agronomique et social, a relevé Goulé Guèye. En plus de favoriser la production agricole, il a permis de désenclaver le village. Les femmes enceintes étaient obligées de faire le grand tour en hivernage, où la vallée regorgeait d’eau, pour se rendre à la structure de santé, a rappelé le chef du village, Woury Baldé. L’emplacement actuel du mini-barrage était le point de passage à gué, a-t-il dit. Le chef du village de Tahibatou Coly Diambang a indiqué que 63 villages et hameaux pourront tirer profit de cette réalisation. C’est aussi l’avis du maire de Dialacoto, Bafodé Dramé qui a salué la qualité de l’ouvrage et fait part de son espoir de voir le Padaer engager d’autres travaux pour le compte de sa collectivité. La présidente de la Fédération des femmes de la communauté rurale de Dialacoto a, tout en saluant l’appui du Padaer, déploré la « lenteur » observée dans la mise en œuvre du projet, notamment en ce qui concerne l’équipement et le financement, devant aider à autonomiser les femmes. Aïssatou Dansouba a également relevé que la rétention d’eau permettra de pratiquer du maraîchage et de l’arboriculture en saison sèche.
lesoleil.sn /