SYRIE: La France appelle la coalition à sauver Alep des djihadistes

La deuxième ville syrienne est menacée à la fois par les forces du régime et par les djihadistes.

Dans une tribune publiée ce mardi 4 novembre parLe Figaro, le Washington Post et le journal panarabe Al Hayat, le ministre français des Affaires étrangères estime que le «bastion» de l’opposition syrienne est presque totalement encerclé et que l’abandonner anéantirait les espoirs d’une solution politique en Syrie.

Le régime du président syrien «Bachar al-Assad et Daech (l’acronyme arabe de l’EI) sont les deux faces d’une même barbarie» visant à «anéantir l’opposition modérée» syrienne, souligne Laurent Fabius. Selon lui, «abandonner Alep, ce serait condamner 300’000 hommes, femmes et enfants, à une alternative terrible: siège meurtrier sous les bombes du régime ou barbarie des terroristes du groupe Etat islamique».

«Ce serait condamner la Syrie à des années de violences. Ce serait la mort de toute perspective politique. Ce serait la fragmentation d’un pays livré à des ‘seigneurs’ de guerre de plus en plus radicalisés», écrit le chef de la diplomatie française. «Ce serait l’exportation du chaos intérieur de la Syrie vers ses voisins irakiens, libanais, jordaniens, déjà si fragiles».

Appel d’Erdogan

La France participe aux frappes contre l’EI en Irak, mais pas en Syrie, où interviennent militairement les Etats-Unis et des pays arabes. La stratégie française est de soutenir l’opposition syrienne modérée, sans participer aux frappes qui, selon elle, pourraient renforcer le régime du président Bachar al-Assad.

Alep, la deuxième ville de Syrie, est divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes dans l’ouest et secteurs Est, tenus par les rebelles.

Vendredi à Paris, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait vivement reproché à la coalition internationale luttant contre l’offensive des djihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak de concentrer ses bombardements sur la ville syrienne de Kobané.

Le président français François Hollande avait alors affirmé que pour la France «la ville qui est clé parmi toutes, c’est en ce moment Alep». Kobané, la ville kurde du Nord de la Syrie, résiste depuis la mi septembre à l’offensive des djihadistes, appuyée par des frappes de la coalition et des renforts de Kurdes irakiens.

(ats/Newsnet)