Mohamed Merah était-il un tueur isolé? Ou avait-il des liens avec l’organisation terroriste Al-Qaïda? Les juges français qui travaillent sur cette affaire cherchent à répondre à cette question. Selon le Parisien de jeudi, des juges ont recueilli «le premier témoignage établissant des liens étroits entre le tueur à scooter et l’un des proches lieutenants d’Oussama Ben Laden». En décembre dernier, un Kazakh condamné pour terrorisme a été interrogé par les enquêteurs. Une photo du tueur de Toulouse lui a été montrée. Il a non seulement reconnu Mohamed Merah mais il a aussi affirmé avoir parlé de lui avec Moez Garsallaoui, considéré comme le responsable pour l’Europe d’Al-Qaïda. «La photo numéro 18, je l’ai vue chez Mouaz Garsalaoui (sic), c’est lui-même qui me l’a montrée. Il m’a dit qu’il s’appellait Muhammed Mira (sic), son deuxième prénom était Yussuf. Pendant un temps, il a vécu avec lui à Miranshah, au Pakistan.»
Pacte d’entente
L’homme affirme qu’une sorte de pacte a été passé entre le lieutenant de Ben Laden et le jeune homme. « Il m’a dit qu’il avait une entente avec Yussuf: si Yussuf entreprenait des actions, Mouaz les prendrait à son compte, c’est-à-dire comme ayant été organisées et exécutées selon ses directives.»
Ce témoignage relance la piste d’un soutien logistique d’Al-Qaïda dans les meurtres de Mohamed Merah. Mercredi 19 mars dernier, le ville de Toulouse a honoré la mémoire des victimes du jihadiste, deux ans après le drame. En 2012, ce Franco-Algérien de 23 ans avait froidement assassiné trois militaires, ainsi que trois enfants et un enseignant juifs en circulant à scooter. Il avait été tué par la police dans l’assaut de l’appartement où il s’était retranché. L’enquête sur les éventuelles complicités dont il aurait pu bénéficier se poursuit.