France: Ségolène Royal de retour au gouvernement

L’ex-compagne du chef de l’Etat devient ministre de l’Ecologie dans le gouvernement de Valls. Arnaud Montebourg sera le nouvel interlocuteur de la Suisse en tant que ministre de l’Economie. Moscovici est écarté.Les ministères sont resserrés (16 ministres contre 38) et paritaires (8 femmes). La surprise vient de Ségolène Royal, la mère des 4 enfants du chef de l’Etat, qui hérite du ministère de l’Ecologie au détriment de Philippe Martin qui, aux côtés notamment de Pierre Moscovici, jusqu’à présent ministre de l’Economie, fait partie des sortants.

Découvrez le nouveau gouvernement français en images ci-dessus et sur le site internet de l’Elysée.

Confirmés dans leurs fonctions
Laurent Fabius, Jean-Yves Le Drian et Christiane Taubira conservent leurs fonctions aux Affaires étrangères, à la Défense et à la Justice. Ségolène Royal, ex-compagne et mère des quatre enfants du président, candidate à la présidentielle de 2007, retrouve le ministère de l’Ecologie qu’elle avait déjà occupé en 1992.

Classé à l’aile gauche du parti socialiste, Arnaud Montebourg est nommé ministre de l’Economie et Michel Sapin ministre des Finances. La composition du gouvernement a été annoncée au terme d’un peu plus de deux heures d’entretien du Premier ministre avec le chef de l’Etat.

«Mêmes visages, même échec»
Sans surprise, le patron de l’opposition de droite, Jean-François Copé, s’est dit «très inquiet» de la composition d’un gouvernement qui ne va «en rien répondre aux attentes» des Français.

La présidente du FN, Marine Le Pen (en photo ci-dessus), n’a vu aucune «nouveauté» dans la composition du gouvernement de Manuel Valls, annoncé mercredi: «mêmes visages, même politique et donc même échec», a-t-elle prédit. Pour sa part, le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux a salué «un pack de combat fondé sur l’expérience, la cohérence et la solidarité».

Redonner de la force
Manuel Valls avait été nommé lundi Premier ministre, au lendemain d’une déroute électorale pour la gauche lors d’élections municipales, alors que le pouvoir s’est montré impuissant depuis son entrée en fonction il y a 18 mois à stopper la hausse du chômage. Le nouveau Premier ministre doit prononcer mardi au parlement un discours de politique générale.

François Hollande, en annonçant sa volonté d’avoir un nouveau gouvernement «resserré», avait précisé vouloir «redonner de la force» à l’économie, garantir la «justice sociale» et assurer «le rassemblement» des Français, après des municipales marquées par une victoire de la droite, une forte poussée de l’extrême droite et la déroute des socialistes.

Mais, dès mardi soir, le nouveau Premier ministre faisait face à une double fronde, avec la décision d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de ne pas entrer au gouvernement et le mécontentement exprimé par des proches du président réunis dans la soirée face à son choix pour diriger le gouvernement d’un homme classé dans l’aile droite du parti socialiste.

Les écologistes ont en outre affirmé mercredi qu’ils réservaient leur réponse sur la confiance au nouveau gouvernement. Manuel Valls avait pourtant offert à EELV un grand ministère de l’Ecologie, de l’énergie et des transports, pris des engagements sur la transition énergétique et la décentralisation et promis une méthode de gouvernement les associant «au processus de décision».

Parallèlement, le nouveau Premier ministre devait faire face à une autre fronde: celle des amis du chef de l’Etat. Des proches de François Hollande s’étaient réunis mardi soir et avaient exprimé leur mécontentement sur le remaniement en cours. Parmi eux, Stéphane Le Foll (en photo ci-dessus), nommé mercredi ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement ainsi que François Rebsamen, nommé de son côté ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social.

«Des amis de François Hollande»
Leur message était de «rappeler au Premier ministre qu’il y a des amis de François Hollande au gouvernement», a rapporté l’un d’eux. Critiqué également par l’extrême gauche, Manuel Valls, dont l’objectif était aussi d’être soutenu par l’aile gauche du parti socialiste, a promu mercredi Benoît Hamon, chef de file d’un de ces courants et ex-ministre délégué, au poste de ministre de l’Education.

Le nouveau Premier ministre devra au cours du mois d’avril convaincre les écologistes de voter la confiance au gouvernement sur le «pacte de responsabilité» – un accord avec les entreprises basé sur une baisse des charges en échange d’embauches -, alors que plusieurs de leurs dirigeants l’ont déclaré «invotable». L’ajout d’un «pacte de solidarité» promis par le président Hollande pourrait y contribuer. Le soutien des écologistes est d’autant plus important que les socialistes ne disposent que d’une courte majorité absolue à l’Assemblée nationale.

(Newsnet)