Coumba Sakho Diaby est la première femme présidente de comite inter villageois de gestion de forêt. Dans cette mare à sous qu’est l’exploitation forestière, les hommes avaient fini de s’arcbouter sur les richesses des forêts ne laissant aux dames que la cueillette et les retombées parfois infimes. Coumba qui, avec ses 28 hivernages dépassés, décide de porter la voix de ses pairs. D’une assurance qui frise le respect, Coumba Sakho dirige le massif de la forêt communautaire de Ségoucoura sur une superficie de 58309, 79ha. Ce sont 30 villages des cinq communautés rurales de Sinthiou Malème, de Nétéboulou, de Koar, de la commune de Khothiary et de Missirah, qui partagent ces richesses naturelles.
Tout de go, elle magnifie l’œuvre du Projet de Gestion Durable et Participative de Energies Traditionnelles et de Substitution (Progede 2) qui a comme objectif une institutionnalisation des acquis du Progede1 et l’extension du modèle d’aménagement participatif à d’autres régions du Sénégal. Il est mis en bonne place au cours de ce projet, le processus de durabilité et de reproductibilité du système de gestion et d’implication de la population. Elle témoigne que de manière spécifique, les pouvoirs des bureaux des comités de gestion de la forêt ont été renforcés tout comme les rôles et responsabilités nouvelles des femmes dans les instances de prises de décision. Coumba, dans ce cadre, est sortie du lot comme la première femme présidente de comité inter villageois de gestion de forêt (Civgf). Au niveau de chaque village/quartier ou groupe de villages, les femmes représentent 50% des élues. Elle a excellé dans ce domaine et se voit propulsée au premier rang. Elle nous décrit avec fierté son élection au niveau du conseil régional de Tambacounda où elle a déjoué les pièges misogynes. Elle s’est battue aussi pour avoir une trésorière comme qui disait les femmes sont les meilleures dans cette fonction d’argentière ou d’intendante. Pour cette dame qui a véritablement du pain sur la planche, un maillon important du dispositif reste la surveillance de la forêt confiée au niveau de chaque bloc à un comité de bloc comprenant un président, un surveillant général et ses deux assistants. Le surveillant général, loin d’être un agent de police forestière, se retrouve en tant que bras droit du chef de brigade qui souvent peu être confronté à une problématique de ressources humaines. C’est pour une meilleure appréhension des rôles et responsabilités des surveillants de blocs, que le Progede 2 a organisé un renforcement des capacités des acteurs. Cette activité sonne comme une poursuite du processus de mise en place des structures de gestion des forêts aménagées.
Elle envisage de mener une politique de gestion durable et d’approvisionnement en combustibles ligneux pour la promotion et la diversification d’une énergie domestique moderne. Elle fait sienne aussi la protection et la conservation des ressources naturelles fragiles ainsi que l’amélioration des conditions de vie des populations par une valorisation durable des ressources forestières. Sera mise aussi en bonne place la durabilité du système de production agropastorale, la protection et la conservation des ressources naturelles fragiles. L’apiculteur est aussi un créneau porteur qu’elle envisage de booster à coté du pastoralisme, a-t-elle affirmé en substance.